Mardi (15ème semaine du temps ordinaire)
Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 11,20-24.
« Malheureuse es-tu, Corazine ! Malheureuse es-tu, Bethsaïde ! Car, si les miracles qui ont eu lieu chez vous avaient eu lieu à Tyr et à Sidon, ces villes, autrefois, se seraient converties sous le sac et la cendre.
Aussi, je vous le déclare : au jour du Jugement, Tyr et Sidon seront traitées moins sévèrement que vous.
Et toi, Capharnaüm, seras-tu donc élevée jusqu’au ciel ? Non, tu descendras jusqu’au séjour des morts ! Car, si les miracles qui ont eu lieu chez toi avaient eu lieu à Sodome, cette ville serait encore là aujourd’hui.
Aussi, je vous le déclare : au jour du Jugement, le pays de Sodome sera traité moins sévèrement que toi. »
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Faire des reproches, est, nous le savons bien, la marque de l’amour véritable. La personne qui aime l’autre sincèrement, qui a le souci de l’autre, signe ainsi souvent son amour. Elle n’accepte pas que celui qu’elle aime se comporte ainsi, qu’il ne réagisse pas au message qu’elle lui envoie, qu’elle ne réponde pas au signe adressé. Non, elle l’appelle, elle n’accepte pas l’idée que l’autre ne réponde pas selon ce que son cœur à elle lui dicte… Elle ne doute pas de son propre amour et de sa véracité, mais elle perçoit combien la « non-réponse » de l’autre signe, pour lui, le risque de ne plus être capable d’aimer, ne plus être capable de s’ouvrir à l’autre, le risque de ne plus être vraiment libre, de ne plus être dans sa propre existence… Oui, les actes qu’elle a posés parlent vraiment… ne pas y répondre signe une perte de vie, à laquelle elle ne peut se résoudre, et à laquelle veut remédier… Elle mesure l’abysse vers lequel l’autre se précipite… C’est vrai pour la personne amoureuse, mais c’est aussi vrai pour le parent, le pédagogue, l’ami, le frère…
Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite