Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


Dimanche 25 Août 2024 - 21ème dimanche du Temps Ordinaire, année B

Publié par Roland Cazalis, compagnon jésuite sur 24 Août 2024, 14:46pm

Catégories : #homélie_cazalis, #homelie_cazalis, #Homélies

Merci à l'auteur de cette image
Les textes du jour nous font méditer sur la dynamique du choix.
 
Il y a choix quand il y a au moins deux possibilités également bonnes. Certes, les possibilités ne sont jamais équivalentes. Néanmoins, elles doivent ouvrir à la vie.
 
Ici, le choix se porte sur le fait de continuer à marcher avec Dieu ou pas.
 
Avant d’aller plus loin, il faut souligner qu’avec la distance psychologique entre le premier siècle et notre époque, le début du texte de Paul aux Éphésiens est devenu peu audible.
 
Dans le christianisme, on ne se soumet à personne. On aime. Ensuite, l’amour suggère ce que l’on doit faire.
 
Dans les textes du jour, il s’agit de choix et non pas de soumission.
 
Nous avons deux cas de figure.
 
L’épisode à Sichem où le peuple renouvelle son intention de marcher avec YHWH.
 
Le peuple dit : nous ne voulons pas abandonner YHWH.
 
Le pouvoir d’abandonner est visiblement entre les mains du peuple, pouvoir de continuer ou de tourner bride.
 
Soulignons que dans la structure du texte, le peuple fait une relecture de son histoire. Il reconnaît que YHWH est celui qui a eu l’initiative de se présenter, de dire son nom. Il a un visage. Il n’est pas un objet ou un concept de notre fabrication.
 
Il a appelé le peuple à l’existence. Il a sauvé le peuple de la maison d’esclavage et des divers périls qui ont suivi. C’est encore lui qui protège. YHWH est donc celui qui pourvoit. Le peuple peut donc se fier à lui.
 
La relecture permet de renouveler la confiance. Mais pour l’heure, nous ne sommes pas encore dans l’amour, mais dans la confiance. L’amour demande un niveau supérieur dans la relation.
 
Dans l’autre cas de figure, les paroles du Christ sur le pain de vie ont laissé des traces ; elles ont même scandalisé.
 
Ce n’est guère étonnant. Il faudra attendre avant de pouvoir les intégrer dans la vie normale. Remarquons qu’à notre époque, certains chrétiens ne sont toujours pas parvenus à intégrer ces paroles dans leur vie courante.
 
En effet, ces paroles sont si dérangeantes pour la raison et le sens commun que des disciples font un pas de côté et cessent d’être avec lui. Ils le quittent.
 
Il s’agit là d’un nouveau Sichem. Mais là, il n’y a plus d’unanimité.
 
Ceux que les paroles ont blessés se retirent.
 
À ce moment, le Christ demande aux apôtres, voulez-vous partir, vous aussi ? La question leur est posée pour qu’ils exercent leur liberté.
 
Un seul est parti. Malheureusement, Judas a quitté le Christ sans quitter le groupe des apôtres. Partir sans partir vous fait entrer dans l’imposture.
 
Si des disciples décident de se retirer, d’abandonner le Christ et ses étranges paroles, Pierre se fait le porte-parole de ceux qui font la relecture avant de se décider.
 
« À qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle ».
 
Ce groupe reconnaît avoir reçu un don existentiel, non pas un savoir de la tête, mais un quantum d’existence qu’ils ne pouvaient pas acquérir.
 
Ce fait, ils ne peuvent pas l’ignorer sans se renier, car cette dimension de la vie ne peut que se recevoir.
 
Quant aux paroles dérangeantes du Christ, ils auront le temps de l’intégrer dans la vie courante. Le temps d’instituer l’eucharistie et l’événement de la résurrection.
 
En s’ouvrant à la Révélation, le bon sens et la raison se transforment, s’agrandissent pour accueillir de nouvelles dimensions de la vie.
 
Roland Cazalis, compagnon jésuite
Jos 24, 1-2a.15-17.18b ; Ps 33 (34), 2-3, 16-17, 20-21, 22-23 ; Ep 5, 21-32 ; Jn 6, 60-69
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