Fils et filles de Dieu, nous le sommes en celui qui se laisse saisir de compassion, prendre aux entrailles. Le risque que prend ainsi Jésus ne le laisse pas tranquille. Il n'est pas au-dessus de la Loi, il va l'accomplir. Songe-t-il déjà aux bagarres qu'il va déclencher auprès des scribes et des pharisiens ? Il rudoie le lépreux guéri et rappelle la Loi. Saisi de pitié, il va attirer à lui d'autres lépreux, au point que le lépreux, c'est lui-même, qui se met à l'écart ! Le risque de Dieu le conduira à être maudit, écarté, sur la croix. Il porte à Dieu nos lèpres.
Le risque de Dieu ... (Marc 1, Hébreux 3)
Prier dans un lieu désert va exposer Jésus à un chemin bousculant. En partant ailleurs, il se laisse rencontrer par la soif des pauvres. Seul avec ses disciples, un lépreux se permet de l'aborder. "Si tu le veux, tu peux me purifier". Cet homme a soif d'intégrer la communauté humaine active. Le risque de Dieu se révèle. Jésus est saisi de compassion. Littéralement, il est pris aux entrailles. Il se laisse atteindre. C'est là le risque qu'il prend, et qui va le conduire là où il ne voudrait pas aller. C'est ce qu'il enjoindra à son ami Simon Pierre une fois relevé des morts. "Tu iras là où tu ne voudrais pas aller". Comme Dieu.
"Ils n'ont pas connu mes chemins", dit le Seigneur. Jésus prend le risque non seulement de le connaître, mais de l'être lui-même. Il l'est en étant Fils. Fils de Dieu, dans la tentation comme dans sa marche. Et la lettre aux Hébreux l'évoque : la venue du Christ donne de devenir ses compagnons, un peuple actif à demeurer veilleur. Un peuple qui s'encourage mutuellement à demeurer fils et filles de Dieu.
Olivier de Framond, compagnon jésuite
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