« Dieu aime tout le monde » ; « nous sommes appelés à aimer nos ennemis », « l’Évangile est pour tous », oui… mais !
Dans l’évangile de ce jour, l’évangéliste Matthieu met en garde les disciples du Christ. Il y a une frontière et des limites. Comme saint Paul le dit : « “Tout est permis”, dit-on, mais je dis: « Tout n’est pas bon » “Tout est permis” », mais tout n’est pas constructif » (1 Co 10,23).
Au message universel de la miséricorde sans limite se mêle le chemin d’ascèse du disciple : la garde du cœur, ce qui est perle, ce qui est de l’ordre du sacré, la porte étroite, le chemin resserré, c’est-à-dire la place que nous donnons à Dieu en nous et en nos vies qui doit être celle du premier choix et celle du premier servi. On ne peut être le « champion » de Dieu sans passer par l’entrainement sportif qu’exige la croissance de la vie spirituelle.
L’autre message que nous délivre saint Matthieu en s’inspirant de la Règle d’or est celui du décentrement de nous-mêmes et la mise de côté de nos intérêts propres, pour l’édification du Corps, la croissance du Royaume. Aussi « athlétiques » que nous sommes pour gagner le trophée (qui est Dieu lui-même), nous avons le vis-à-vis de notre prochain, le frère ou la sœur à aimer et à servir, nous devons gagner ensemble ! « Que personne ne cherche son propre intérêt, mais celui d’autrui » (1 Co 10,24). Faire aux autres ce que nous aimerions que l’on nous fasse, c’est donner le meilleur pour l’autre, ne rien garder pour soi-même, entrer dans ce chemin de Béatitude qui comprend qu’il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir (Cf. Ac 20,35).
Sr Nathalie
https://www.carmelsaintjoseph.com/sermons/matthieu-7-6-12-14-7/