Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


Mt 25, 1-13 : Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix, 09 août 2024

Publié par Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite sur 9 Août 2024, 11:55am

Catégories : #Homélies, #JLfabre, #Evangile St Matthieu, #Saints

Edith Stein le vit et l'explicite :
chacun de nous a une vocation à vivre 
Matthieu 25,1-13En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples cette parabole :  
« Le royaume des Cieux sera comparable à dix jeunes filles invitées à des noces, qui prirent leur lampe pour sortir à la rencontre de l’époux. 
Cinq d’entre elles étaient insouciantes, et cinq étaient prévoyantes : 
les insouciantes avaient pris leur lampe sans emporter d’huile, 
tandis que les prévoyantes avaient pris, avec leurs lampes, des flacons d’huile. 
Comme l’époux tardait, elles s’assoupirent toutes et s’endormirent. 
Au milieu de la nuit, il y eut un cri : “Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre.” 
Alors toutes ces jeunes filles se réveillèrent et se mirent à préparer leur lampe. 
Les insouciantes demandèrent aux prévoyantes : “Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s’éteignent.” 
Les prévoyantes leur répondirent : “Jamais cela ne suffira pour nous et pour vous, allez plutôt chez les marchands vous en acheter.” 
Pendant qu’elles allaient en acheter, l’époux arriva. Celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée. 
Plus tard, les autres jeunes filles arrivèrent à leur tour et dirent : “Seigneur, Seigneur, ouvre-nous !” 
Il leur répondit : “Amen, je vous le dis : je ne vous connais pas.”
Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
 
Une photo d'Edith Stein au Carmel
A écouter l’histoire des vierges nous apparaît, de prime d’abord, comme bien rude. Les vierges sont prises chacune dans une existence sans partage avec l’autre, sans solidarité : à l’arrivée de l’époux celles qui sont prêtes, entrent, les autres disparaissent. C’est le règle du « chacun pour soi ». Mais l’enjeu est bien pour nous, lecteurs, auditeurs, de comprendre le genre littéraire de la parabole. Sa visée est de nous réveiller sur notre chemin de vie, savoir nous reprendre, comme la parabole des talents pour nous risquer, ou celle des deux fils et du Père pour nous ouvrir à la miséricorde. Il en est de même ici avec les dix vierges. Et nous pouvons considérer aussi que ce passage d’évangile a été choisi pour honorer le chemin de vie d’Edith Stein. Là peut surgir un sens pour nous dans le rapprochement entre la vie d’Edith Stein et le récit évangélique.
A vrai dire Edith Stein a vécu un cheminement de vie assez exceptionnel. Née dans une famille juive très croyante, elle deviendra libre penseur dans son adolescence, avec le désir profond et la capacité effective de penser par elle-même. Cela la conduira à faire des études de philosophie auprès d’un phénoménologue de grand renom : Edmond Husseri. Différents événements dans sa vie la conduiront à demander le baptême. Parmi eux les déceptions (refus amoureux, travail non considéré par son professeur) mais aussi les témoignages de proche comme la manière dont l’épouse récemment convertie à la foi chrétienne vivra le deuil de son mari, mort à la guerre, mais aussi la manière dont une dame simple passera se recueillir à la cathédrale en vaquant à ses affaires quotidiennes alors qu’elle était en train de se recueillir, elle Edith. Après le baptême, elle demandera à entrer au Carmel, moment de joie d’accomplir son existence et de grande douleur en inscrivant une grande distance entre elle et sa mère veuve. Les deux s’aimaient beaucoup. Elle était née à proximité de la fête du grand pardon et cela la conduira à prendre le nom de Thérèse Bénédicte de la Croix.
A travers sa vie (quitter sa famille juive pour devenir carmélite) et sa réflexion notamment la Puissance de la Croix Edith Stein a rendu compte du fait que nous avions tous une vocation à vivre et que notre existence en recevait son sens véritable. Comme les vierges sages à nous de recevoir ce qui s’offre à nous chacun à sa manière. Cela requiert tout à la fois ouverture aux événements de la vie, réflexion personnelle et prière de remise de soi. Peu à peu pour elle-même et pour d'autres elle a déployé une manière de faire pour avancer. (suite : DEVANT DIEU pour TOUS, écrit par Didier-Marie Golay)
Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite
 
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