Marie, si tu trouves qu'on te célèbre trop, n'hésite pas à nous le dire ! ... En même temps, célébrer ta présentation au temple vient ouvrir une autre fenêtre. Celle de l'émerveillement d'un enfant.
Un jour du temps, il y a peut-être 2050 ans, dans un coin singulier de l'univers, des parents présentaient leur enfant à Dieu. Et nous voilà invités à contempler le mystère et le combat de la vie. Une vie : soit je l'accueille et la reçois d'un autre, ouvert aux autres, soit je la prends dans une quête d'autonomie. Cette présentation de Marie, je me dis que c'est en filigrane cette grande bagarre que nous avons dans le livre de l'Apocalypse. Soit nous rendons grâce, en présentant à Dieu l'enfant qui est en nous et vient de plus que nous, nous remettons nos vies au Créateur, soit nous fonçons tête baissée dans un désir de toute-puissance vers une autonomie solitaire.
"Fille de Sion, j'habiterai au milieu de toi", dit le Seigneur. La présentation de Marie vient nous réjouir de cette parole. Elle vient nous dire que nous n'avons qu'une vocation : devenir enfants de Dieu. Marie l'est, par le geste d'Anne et Joachim, ses parents. Et nous le sommes, en Jésus, le Christ, présenté au temple par Marie et Joseph. "Qui est ma mère, qui sont mes frères ?" Et bien Jésus répond. Ce sont les femmes et les hommes qui vivent en enfants de Dieu, qui se reçoivent d'un Père du ciel, comme lui-même s'est laissé envoyer par lui jusqu'à nous.
En contemplant Anne et Joachim présenter l'enfant Marie au temple, nous nous tournons vers notre naissance, qui est aussi notre combat. Avec lui, le Fils bien-aimé.
Olivier de Framond, compagnon jésuite