38 ans que je suis dessus ! Il était ma prison et mon doudou. Je m'y étais habitué. J'étais l'homme au brancard. Ça me pesait mais ça allait à tout le monde. Alors ok, je ne dis rien, je ne demande rien, seul dans mon coin, et si un jour j'arrive à cette piscine que tout le monde s'arrache, alléluia ! ... Mais il y en a un qui regarde pas comme les autres. Il m'a vu, lui. Et il a vu que c'était ma fixation sur le moment de l'eau bouillonnante qui me laissait infirme. "Prends ton brancard et marche", m'a-t-il dit. Une voix qui me dit "lève-toi", c'est incroyable ! Une première ! ... Peu après j'en rencontre qui me sermonnent : "t'as pas le droit de porter ton brancard". Des serviteurs de Dieu, en plus. Alors je le prends ou je le laisse ? Faudrait savoir ! Je me fie à celui qui m'a remis debout vers la vie. Et tant pis pour les hommes de Dieu, on verra bien ...
Et si porter son brancard le sabbat rendait vraiment gloire à Dieu. Mon brancard sur quoi je me suis figé, entends la voix qui te dit "lève-toi" ! Se lever, c'est "ressusciter"...
Olivier de Framond, compagnon jésuite
Ez 47, 1-9.12 ; Ps 45 (46), 2-3, 5-6, 8-9a.10a ; Jn 5, 1-16
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