Je me rappelle que plus jeune, quand des amis avaient perdu un être cher, je me mettais à prier, suppliant Dieu qu'il ressuscite cette personne morte. Et ça ne marchait pas ! Je priais, je suppliais encore, et toujours rien. Je n'avais pas la foi, me disais-je. C'est vrai, ressusciter un mort, personne ne l'a jamais vu. Le monde entier aurait été scotché, cela ferait les titres de tous les journaux. Ressusciter, c'est autre chose...
Un malade, un mort, pour Dieu c'est un vivant ! Au paralytique Jésus dit : "lève-toi, prends ton grabat, et marche". Ici c'est presque pareil, tout commence par un regard, une attention qui prend aux tripes. Alors "jeune homme, je te l'ordonne, lève-toi". Il est sympa, il ne lui demande pas de porter son cercueil ! Le vieil homme est mort, l'homme nouveau renaît. Ressusciter, c'est tout intérieur, et en même temps des yeux qui voient avec le cœur l'accueillent et en sont pleins de gratitude. C'est le registre de la foi.
L'homme nouveau ressemble à ce membre d'un corps vivant dont parle Paul : il trouve une place, sa juste place, son humble place, celle où les dons les plus grands de chaque membre se donne au service du corps entier. Ma prière d'enfant devient : "ô membre, trouve ta place, celle qui te dispose avec ardeur aux dons les plus grands".
Olivier de Framond, compagnon jésuite