Est-ce la traduction qui est infantile, on a l’impression avec Malachie que Dieu ne sait plus comment faire avec « les méchants ». Le méchant, l’arrogant, est quelqu’un qui se moque de Dieu. Le juste est celui qui le craint et le sert. Et il y en a qui se croient des justes et qui sont des méchants. Ils pensent le servir et au-dedans d’eux servir Dieu ne sert à rien, on trouve autant la joie loin de lui. Le pauvre Dieu n’a plus alors que des « vous verrez qu’il y a une différence entre le juste et le méchant », vous le verrez « quand viendra le jour du Seigneur » ! Qui choisir d’être finalement, entre le juste et le méchant ?
Une chose est sûre, servir Dieu offre une oreille du cœur aux pauvres de la terre. Servir Dieu accueille le Pauvre, à côté de soi, en soi. Sinon c’est la violence du Hamas et du mépris des grands à l’égard des Palestiniens. Si c’est cela la joie, l’impie, le « méchant », se trompe et ne sème que douleurs. La joie naît de l’écoute du Pauvre, d’une conversation active avec lui. Parfois, je crois que j’attends encore un Dieu « tout-puissant » qui est là pour me guérir de mes fatigues. Mais c’est moi qu’il attend, pour l’aider à ne pas s’éteindre en moi et sur cette terre – comme dit Etty Hillesum. Le « méchant » reste seul avec lui-même et Dieu est délaissé. L’ami arrivé chez l’ami au milieu de la nuit et qui envoie importuner un autre ami, c’est peut-être Dieu lui-même, qui a faim, qui a soif. Il manque de tout mais donne ce que personne n’a : l’Esprit ! L’Esprit qui demande, qui cherche et qui frappe aux portes, et qui se donne largement à qui se laisse fléchir jusqu’à le demander, l’Esprit, pour vivre la joie de consentir au réel.
Olivier de Framond, compagnon jésuite