Parfois nous recevons des invitations : un match de foot, un cinéma, un repas, une conférence, un spectacle, etc. Un autre nous invite, un ami ou une instance dirigeante. S’il me dit « viens dans les Tribunes » à un match OM – PSG, je ne dis pas non ! Par contre, dans le métro ou le bus, personne n’invite, on les prend d’assaut ; et tant pis pour les vieux qui vont moins vite et qui n’ont plus que les places debout, il n’y a pas d’invitant qui puisse nous dire « cédez-leur vos places ».
A vrai dire, c’est quoi, ces premières ou ces dernières places de l’évangile ? Il y a l’invitant, et il y a les invités. Jésus est entré, on dirait qu’il n’a pas de place, qu’il reste debout pour que les autres l’observent. Est-il le spectacle ? Il évoque un repas de noces. Ah bon ? On est là à des noces ? Où est le marié ? C’est sans doute celui qui n’a pas de place, celui que l’on observe, attentif aux uns et aux autres. Même le chef des pharisiens, l’invitant, semble compter parmi les spectateurs. Un autre l’a invité en fait, le maître du marié, qui vient lui dire : « cède-lui ta place ». Plus tard en effet, ce dernier invitera des boiteux, des estropiés, des aveugles, des lépreux, envoyant inviter par toutes les rues de la ville. Choisir la dernière place, ce serait apprendre à reconnaître et recevoir le véritable invitant et l’Ami qui est là pour des noces. Ce sera un jour au Golgotha, où le Fils de l’Homme se révèle, à la seule place qu’on lui aura laissée. Choisir la dernière place, ce sera, comme Marie, des femmes, et le disciple que Jésus aimait, recevoir dans la douleur Celui qui les enfante et qui meurt. Un Père, une voix, viendra les relever, les inviter à trouver place dans son cœur.
Olivier de Framond, compagnon jésuite