Nous fêtons le baptême du Seigneur. L’évangile de ce jour, après tout le temps de l’Avent et celui de Noël, apporte la réponse à la question qui nous avait mis en route au début de l’Avent. Qui était donc celui qui allait baptiser dans l’Esprit Saint et le feu. Alors recevons la réponse que nous délivre ce passage de Saint Luc, cela apportera réponse à notre questionnement, notre attente, cela nous donnera de tirer profit pour nos propres vies.
Nous attendions des hauts-faits, encore plus hauts que ce que faisait déjà Jean Baptiste dans le désert, dans des conditions limites, ce héros de Dieu, ce « plus grand parmi les hommes ». Et là, il nous est donné à voir un homme au sein du peuple, qui pose les mêmes actes que les autres, qui demeure simplement en prière après avoir reçu le baptême de repentance. Rien à première vue d’exceptionnel et pourtant. De son attitude intérieure, exprimée par ces quelques gestes, cet homme reçoit la pleine confirmation de son être de la part de son Père qui le reconnait. Jésus exprime si bien sa manière d’être, à lui le Père qu’il ne peut s’empêcher de s’écrier : « Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. »
Jésus nous montre là ce qu’est une vraie liberté. Il pose pour lui-même un acte libre, qui est acte de solidarité, solidarité avec les hommes, ses frères, il fait comme eux, il entre dans la même attitude de conversion mais à la différence des autres il le fait d’une manière proprement personnelle, car cet acte de solidarité est aussi parfaitement tourné vers Dieu, son origine. Il est avec le peuple mais il n’est pas entrainé par lui. Il est avec son Père, pleinement solidaire de son être.
A ce moment, Jésus exprime son propre mystère de Fils et il ne dérivera jamais tout au long de sa vie de cette double ouverture, de cette double fidélité vers les hommes, ses frères, vers Dieu, son Père. Cette liberté se révélera capable de porter les nôtres dans toutes nos faiblesses, de conduire les nôtres vers leurs vocations propres, de guider les nôtres en toutes les situations que nous rencontrons. Et c’est pour cela que le baptême en son Nom, issu de son existence, nous plonge véritablement dans l’Esprit Saint et le feu de l’amour, dans la vie du mystère de Dieu.
Dès lors en lui, en sa prière, simple et radicale mise en œuvre de sa manière d’être tourné vers le Père et vers ses frères, se trouve notre salut. Prier comme lui prie, donne à notre liberté de devenir intérieure, à nos existences d’agir comme lui agit, simplement tournées vers le Père, radicalement tournées vers nos frères. Découvrons combien la prière de contemplation nous donne de laisser être en nous cette liberté intérieure parfaitement solidaire de nos frères et de Notre Père. Réjouissons-nous qu’il y ait de par le monde beaucoup de maisons tels que le Châtelard où des hommes, des femmes, peuvent demeurer longuement en prière, laisser l’Esprit du Seigneur demeurer en eux, leur donner d’être transformés à l’image du Fils. Belle année 2022 à chacun. Après avoir été baptisé lui aussi, Jésus priait…
Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite
Lc 3, 15-16.21-22 En ce temps-là, le peuple venu auprès de Jean le Baptiste était en attente, et tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n’était pas le Christ. Jean s’adressa alors à tous : « Moi, je vous baptise avec de l’eau ; mais il vient, celui qui est plus fort que moi. Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. »
Comme tout le peuple se faisait baptiser et qu’après avoir été baptisé lui aussi, Jésus priait, le ciel s’ouvrit. L’Esprit Saint, sous une apparence corporelle, comme une colombe, descendit sur Jésus, et il y eut une voix venant du ciel : « Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. »
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