Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


26ème dimanche du Temps Ordinaire — Année C - « Quelqu'un pourra ressusciter, ils ne seront pas convaincus » (Luc 16, 31)

Publié par Olivier de Framond, compagnon jésuite sur 24 Septembre 2022, 12:52pm

Catégories : #framond

Nous avons la suite de dimanche dernier avec l'intendant malhonnête. Comme dimanche dernier, nous sommes en présence d'un homme riche. Par contre aujourd'hui il ne tient pas les comptes de sa gestion, mais simplement il est riche, au sens de repu, suffisant, satisfait. Dans les deux cas, l'autre personnage pourrait être vu comme le Christ, Dieu lui-même. Houla, le Christ, malhonnête ? Disons qu'il n'agit pas selon les normes de la gestion des pharisiens, nos normes à nous. Il remet les dettes, il pardonne, jusqu'à manger et vivre avec des "publicains et des pécheurs". Du coup il sera "remercié" par les fils de ce monde. Avec Lazare, pas d'éloges, seulement une misère, des plaies, une solitude. Peut-être une évocation du Christ à sa passion ? En tout cas ce n'est pas la résurrection et la consolation du Ressuscité pour ses amis, qui convaincront les pharisiens de convertir leur manière de vivre. Ils ne connaîtront pas la joie, la paix de Lazare, éternelle au sens qu'elles traversent l'épreuve.

Merci à l'auteur de cette image

Nous pouvons avoir Abraham, Moïse, les prophètes, dans notre cœur, dans nos pratiques, dans nos gènes. Pourtant eux ne nous connaissent pas et nous ne le voyons pas. Car notre cœur est loin du leur. La conversion, est-elle vouée à l'échec ? Est-elle impossible sur terre ? On le croirait quand on entend les lamentations du monde : la récession à venir, la guerre des grands, l'euthanasie vendue sous couvert de beaux sentiments, la planète qui semble aller mal, etc. Mais il en est un, ici, qui entre dans une conversion, c'est Lazare. Il consent au réel, à sa pauvreté, à la dureté du prochain, à ses plaies, à son horizon qui semble bouché, au travail du temps. En l'accueillant, il entre dans la foi, il entre dans l'espérance. Et même il se donne en pâture à la création qu'il vient consoler. Il se donne comme le Christ dans son passage vers le Père. Il en est toujours un qui se convertit, au moins un, Dieu.

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