Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


Lc 14, 12-14 : Si tout reposait en fait sur un fond de gratuité…

Publié par Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite sur 4 Novembre 2024, 08:05am

Catégories : #Homélies, #JLfabre, #Evangile_réflexion, #évangile commentaire

Lc 14, 12-14
En ce temps-là, Jésus disait au chef des pharisiens qui l’avait invité : « Quand tu donnes un déjeuner ou un dîner, n’invite pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins ; sinon, eux aussi te rendraient l’invitation et ce serait pour toi un don en retour. Au contraire, quand tu donnes une réception, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles ; heureux seras-tu, parce qu’ils n’ont rien à te donner en retour : cela te sera rendu à la résurrection des justes. »
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Ce n’est pas le black Friday qui fait vivre… désolé ! Je te donne gratuitement !

Cette recommandation de Jésus « quand tu donnes une réception, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles ; heureux seras-tu, parce qu’ils n’ont rien à te donner en retour » nous mène loin si nous la recevons et cherchons à la mettre en pratique. Elle chamboule d’abord notre principe « habituel » de considération de l’échange marchand dans notre tête. Dans ce cas, je donne et quelque chose m’est donné en retour dans le mouvement. C’est donc en gros comme un jeu à somme nulle. Il y a substitution et non création à proprement parler.

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L’emblème du Mouvement Eucharistique des Jeunes Mej avec la phrase « Tout recevoir et tout donner » pour mettre l’offrande au cœur de sa vie…

 

Faire ce que nous propose Jésus nous conduit à considérer l’échange tout autrement. Donner sans retour conduit ailleurs. Plus de retour du même différent mais à la découverte d’un manque en moi avec ce que j’ai donné et que je n’ai plus, et aussi à une ouverture dans la relation « autre », esquissée avec celui à qui j’ai donné, une attente de réponse gratuite : cela pourra prendre la forme d’un sourire, d’une aide inattendue plus tard, d’une inclusion, que sais-je ? Et peut-être bien, au bout du compte, à réaliser que c’est bien comme cela que je vis dans mon fond le plus secret, sur ce que je prends comme ça automatiquement ou sur ce que je prends le temps de recevoir… sur un fond ou non de gratuité, de relation… Si je donne à l’autre sans idée de retour pour moi n’y aurait-il pas aussi quelqu’un qui m’aurait déjà donné sans retour et qui est, peut-être bien en attente ?

La bonne nouvelle de cette page d’évangile ne serait - elle donc pas de me donner de prendre conscience aujourd’hui que cette manière d’être, d’exister sur un fond de don est celle qui m’habite en vrai au plus profond…

Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite

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