Nous sommes plongés ce dimanche dans une controverse entre Jésus et les juifs. Jésus y énonce de grandes perspectives qui, d’une certaine manière, nous dépassent : « Quiconque a entendu le Père et reçu son enseignement vient à moi », « Moi, je suis le pain de la vie ».
Alors, peut-être, nous faut-il juste voir ce qui, là dans ces propos tenus par Jésus, éclaire notre quotidien afin de juste pouvoir percevoir que ce que le Seigneur énonce dans la polémique, prend, de fait, consistance dans notre quotidien. Un signe modeste nous est donné en ces jours, un signe qui nous touche. Des personnes de toute origine, âge et sexe demandent le baptême à l’Eglise en France, qui plus est, en nombre sans cesse croissant. Ne sont-elles donc pas de celles qui ont entendu le Père et dont parlait Jésus…
Mais si le Père agit ainsi aujourd’hui, ne pouvons-nous pas comprendre l’effectuation des assertions de Jésus « Moi, je suis le pain de la vie ». « Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde » dans les multiples signes, certes modestes, que posent dans leur vie quotidienne les chrétiens à travers le monde, mus par la charité envers leurs prochains, animés par l’Esprit du Seigneur.
Jésus a dit des choses grandioses, en menant une vie très simple et humble. Alors pourquoi ne pas accepter les signes modestes de sa présence dans notre propre quotidien comme de véritable signes et un appel à vivre à sa suite en lui, par lui et avec lui, en grande humilité, en nous donnant entièrement à notre quotidien comme il est. L’heure est remise dans les mains du Père, nul ne la connait, pas même le Fils. Nous avons juste à accueillir notre présent et à y être les signes modestes de l’avancée dans notre humanité de la présence vivifiante du Dieu Trine, Père, Fils et Esprit, qui appelle, nourrit et conduit. Amen.
Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite