Une voix appelle, un chœur répond. "Venez", "entrez", "prosternez-vous", une voix a appelé. "Crions de joie", "allons à lui en rendant grâce", "adorons le Seigneur qui nous a faits", une assemblée répond.
L'évangile montre à l'inverse une voix, une main, qui agissent, et une réponse qui résiste et ne vient pas. Toujours cette résistance : "de quelle autorité agis-tu ainsi ?". Celle du Mauvais ou celle de Dieu ? Et ils ne viennent pas à lui, ils n'entrent pas vraiment dans son projet. "Qui n'est pas avec moi est contre moi, qui ne rassemble pas avec moi disperse". C'est ce que l'on observe : une foule qui admire et un groupe de dispersés qui ne peut se réjouir.
Ok, la question est bonne : qu'est-ce qui me fait agir, le bon ou le mauvais esprit ? Si c'est le mauvais, pas de souci pour vous, je ne tiendrai pas longtemps. Si c'est le bon, pourquoi n'êtes-vous pas avec moi ? Et alors le règne de Dieu est là, il vous a devancés et vous n'avez rien vu. Si je vois en Jésus un concurrent dans le service que je rends, alors il ne me reste plus rien, je n'ai plus d'armes pour tenir. Je suis dispersé. Un démon muet aura beau être défait, je ne saurai pas me réjouir car je croyais être le seul autorisé à le faire. Bouhouh, il me pique mon autorité ! Comme certains groupes d'église qui feraient mieux que moi, que nous, aïe aïe aïe !
"Venez, ... allons à lui en rendant grâce !"
Olivier de Framond, compagnon jésuite
Jr 7, 23-28 ; Ps 94 (95), 1-2, 6-7ab, 7d-9a ; Lc 11, 14-23