Jérusalem ! C’est là qu’entre « la nation juste », dit Isaïe. Et c’est vrai, au milieu du vacarme dont elle est le siège aujourd’hui, elle demeure un carrefour où affluent les chercheurs de la Paix. La nation juste est une « nation de nations », un peuple bigarré de chercheurs de tous les pays du monde ! Je me rappelle en 2016 un jeune Japonais d’aucune religion, nous l’avions croisé avec deux amis ; il était attiré à Jérusalem par ce qui s’y vit, au service d’une association palestinienne. Sans le savoir, il était de cette « nation juste » qui entre à Jérusalem, je me dis. « Les doux posséderont la terre » : Jérusalem sera foulée sous le pied des pauvres, par les pas des petits, s’exclame le prophète.
Ces pauvres n’ont pas dit : « Seigneur, Seigneur ! ». S’ils connaissent le royaume des Cieux, c’est qu’ils ont « fait la volonté de mon Père », dit Jésus. Faire la volonté de son Père – et notre Père –, c’est devenir « maison vivante », qui ancre ses fondations dans le Ciel. C’est devenir un arbre fructueux, qui plonge ses racines dans le ciel. Entendre la Bonne Nouvelle et la mettre en pratique, c’est cela : avoir les pieds en Dieu et les yeux dans la terre. Telle est la vie des baptisés. Les pauvres qui entrent dans le royaume ont les pieds ancrés dans le ciel du Père. Ils ne marchent pas comme tous, mais qui peut le voir ? Et qui peut trouver une telle manière de marcher ? …
Olivier de Framond, compagnon jésuite
Is 26, 1-6 ; Ps 117 (118), 1.8, 19-20, 21.25, 26 ; Mt 7, 21.24-27