Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


Jn 13, 21-33, 36-38 : Jésus perd le soutien de ses plus proches - Mardi Saint

Publié par Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite sur 15 Avril 2025, 07:59am

Catégories : #Homélies, #JLfabre, #Semaine Sainte & Triduum Pascal, #Evangiles comm piste

Jean 13, 21-33, 36-38 : 

En ce temps-là, au cours du repas que Jésus prenait avec ses disciples, il fut bouleversé en son esprit, et il rendit ce témoignage : « Amen, amen, je vous le dis : l’un de vous me livrera. » Les disciples se regardaient les uns les autres avec embarras, ne sachant pas de qui Jésus parlait. Il y avait à table, appuyé contre Jésus, l’un de ses disciples, celui que Jésus aimait. Simon-Pierre lui fait signe de demander à Jésus de qui il veut parler.  Le disciple se penche donc sur la poitrine de Jésus et lui dit : « Seigneur, qui est-ce ? » Jésus lui répond « C’est celui à qui je donnerai la bouchée que je vais tremper dans le plat. » Il trempe la bouchée, et la donne à Judas, fils de Simon l’Iscariote. Et, quand Judas eut pris la bouchée, Satan entra en lui. Jésus lui dit alors : « Ce que tu fais, fais-le vite. » Mais aucun des convives ne comprit pourquoi il lui avait dit cela. Comme Judas tenait la bourse commune, certains pensèrent que Jésus voulait lui dire d’acheter ce qu’il fallait pour la fête, ou de donner quelque chose aux pauvres. Judas prit donc la bouchée, et sortit aussitôt. Or il faisait nuit. Quand il fut sorti, Jésus déclara : « Maintenant le Fils de l’homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui. Si Dieu est glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera ; et il le glorifiera bientôt. Petits enfants, c’est pour peu de temps encore que je suis avec vous. Vous me chercherez, et, comme je l’ai dit aux Juifs : “Là où je vais, vous ne pouvez pas aller”, je vous le dis maintenant à vous aussi. » Simon-Pierre lui dit : « Seigneur, où vas-tu ? » Jésus lui répondit : « Là où je vais, tu ne peux pas me suivre maintenant ; tu me suivras plus tard. » Pierre lui dit : « Seigneur, pourquoi ne puis-je pas te suivre à présent ? Je donnerai ma vie pour toi ! » Jésus réplique : « Tu donneras ta vie pour moi ? Amen, amen, je te le dis : le coq ne chantera pas avant que tu m’aies renié trois fois. »

Merci à l'auteur de cette image
Pas à pas Jésus plonge dans une grande solitude
 

Un être humain, nous le savons bien, il se construit dans la relation. Les petits enfants poussent parce qu’ils peuvent tendre les mains vers un autre, être reçus. Ils exhalent un tel parfum d’amour alors, que le cœur de l’autre en est transformé. Cela se poursuit tout au long de sa vie. C’est dans les relations que l’être humain vit, trouve force. Et là, au cours de ce repas, Jésus perd pas à pas tous ses supports, celui de Juda, puis celui de Pierre et des autres. Il éprouve solitude, trahison et doute. Ce qui a été, à quoi il se fiait, n’est pas vraiment, n’était pas vraiment, n’a jamais été alors ? Prenons le temps de considérer cette situation qui assaille Jésus. Comment le vit-il ?

 

De manière factuelle, extérieurement limitée, renvoyant à chacun une parole ajustée aussi bien à Juda qu’à Pierre. Il tient envers eux son attitude de prophète. Leur donner de se ressaisir dans leur liberté. Quant à lui, il se fie encore plus profondément à son Père. Il s’en remet à lui, pour traverser, continuer à espérer. Il accepte la ruine de son œuvre, d’être un roi déchu. Que tout ce qu’il a entrepris semble devoir être ruiné. Jésus exhale, par-là, son humanité, le fond de son cœur. Il demeure à sa juste place. Il ne fuit pas, il ne se révolte pas, il maintient son être filial. Il traverse.

 

Alors pour nous : tentons d’accompagner Jésus, de prendre conscience de ce qu’il vit, de comment il le fait sien, du chemin intérieur qu’il lui est donné de parcourir. Et de là considérons notre propre vie, celle de nos proches. Et laissons-nous habiter par la manière de Jésus. Peut-être nous nous découvrirons envers certains comme Juda et Pierre le furent envers Jésus. Peut-être accepterons nous notre situation. Peut-être naitra en nous une parole à adresser à ceux qui nous trahissent. Que le seigneur nous donne d’être présent à ce qui nous arrive. Le chemin se poursuit, continuons.

Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite

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