Jardinier de Dieu

Jardinier de Dieu

Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


Jn 4, 5-42 Nous sommes tous invités à vivre une simple rencontre avec Jésus

Publié par Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite sur 10 Mars 2023, 10:33am

Catégories : #Evangile_réflexion, #JLfabre, #evangiles_piste_reflexion

Merci à l'auteur de cette image

(En ce Carême, risquons-nous à cette rencontre ) Jean 4, 5-42 : En ce temps-là, Jésus arriva à une ville de Samarie, appelée Sykar, près du terrain que Jacob avait donné à son fils Joseph. Là se trouvait le puits de Jacob. Jésus, fatigué par la route, s’était donc assis près de la source. C’était la sixième heure, environ midi. Arrive une femme de Samarie, qui venait puiser de l’eau. Jésus lui dit :« Donne-moi à boire. » – En effet, ses disciples étaient partis à la ville pour acheter des provisions. La Samaritaine lui dit : « Comment ! Toi, un Juif, tu me demandes à boire, à moi, une Samaritaine ? » – En effet, les Juifs ne fréquentent pas les Samaritains. Jésus lui répondit :« Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : ‘Donne-moi à boire’, c’est toi qui lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive. » Elle lui dit :« Seigneur, tu n’as rien pour puiser, et le puits est profond. D’où as-tu donc cette eau vive ? Serais-tu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, avec ses fils et ses bêtes ? » Jésus lui répondit :« Quiconque boit de cette eau aura de nouveau soif ; mais celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau jaillissant pour la vie éternelle. » La femme lui dit :« Seigneur, donne-moi de cette eau, que je n’aie plus soif, et que je n’aie plus à venir ici pour puiser. » Jésus lui dit :« Va, appelle ton mari, et reviens. » La femme répliqua : « Je n’ai pas de mari. » Jésus reprit : « Tu as raison de dire que tu n’as pas de mari : des maris, tu en a eu cinq, et celui que tu as maintenant n’est pas ton mari ; là, tu dis vrai. » La femme lui dit :« Seigneur, je vois que tu es un prophète ! ... Eh bien ! Nos pères ont adoré sur la montagne qui est là, et vous, les Juifs, vous dites que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem. » Jésus lui dit :« Femme, crois-moi : l’heure vient où vous n’irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père. Vous, vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. Mais l’heure vient – et c’est maintenant –où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père. Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent, c’est en esprit et vérité qu’ils doivent l’adorer. » La femme lui dit :« Je sais qu’il vient, le Messie, celui qu’on appelle Christ. Quand il viendra, c’est lui qui nous fera connaître toutes choses. » Jésus lui dit :« Je le suis, moi qui te parle. » À ce moment-là, ses disciples arrivèrent ; ils étaient surpris de le voir parler avec une femme. Pourtant, aucun ne lui dit : « Que cherches-tu ? » ou bien : « Pourquoi parles-tu avec elle ? »

 La femme, laissant là sa cruche, revint à la ville et dit aux gens : « Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait. Ne serait-il pas le Christ ? » Ils sortirent de la ville, et ils se dirigeaient vers lui.

 Entre-temps, les disciples l’appelaient : « Rabbi, viens manger. » Mais il répondit :« Pour moi, j’ai de quoi manger : c’est une nourriture que vous ne connaissez pas. » Les disciples se disaient entre eux :« Quelqu’un lui aurait-il apporté à manger ? » Jésus leur dit :« Ma nourriture, c’est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre. Ne dites-vous pas : ‘Encore quatre mois et ce sera la moisson’ ? Et moi, je vous dis : Levez les yeux et regardez les champs déjà dorés pour la moisson. Dès maintenant, le moissonneur reçoit son salaire : il récolte du fruit pour la vie éternelle, si bien que le semeur se réjouit en même temps que le moissonneur. Il est bien vrai, le dicton : ‘L’un sème, l’autre moissonne.’ Je vous ai envoyés moissonner ce qui ne vous a coûté aucun effort ; d’autres ont fait l’effort, et vous en avez bénéficié. »

 Beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en Jésus, à cause de la parole de la femme qui rendait ce témoignage :« Il m’a dit tout ce que j’ai fait. » Lorsqu’ils arrivèrent auprès de lui, ils l’invitèrent à demeurer chez eux. Il y demeura deux jours. Ils furent encore beaucoup plus nombreux à croire à cause de sa parole à lui, et ils disaient à la femme :« Ce n’est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons : nous-mêmes, nous l’avons entendu, et nous savons que c’est vraiment lui le Sauveur du monde. »

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Le carême avance, la relation entre Jésus et ses disciples se déploie. C’est une invitation à y entrer nous aussi.

L’aventure solitaire dans le désert où Jésus, par les tentations, est entré en contact avec l’intégralité de ce qui constitue notre humanité, la transfiguration, vécue devant les disciples où il a reçu la forme du devenir de sa mission, débouchent, aujourd’hui, sur une rencontre, une simple rencontre.

Dans une rencontre, chacun reçoit de pouvoir aller plus profond en lui-même et de pouvoir s’exprimer aux autres en pleine vérité. C’est vrai aussi bien pour Jésus que pour la samaritaine.

Une rencontre, cela arrive lorsque je suis reconnu dans mon entièreté, aussi bien ma situation présente que mon histoire et que mon aspiration et que l’autre vit cette reconnaissance aussi pour lui-même. Alors la promesse de vie peut se déployer en moi, en l’autre, en nous et encore chez les autres.

Il en est bien ainsi pour la samaritaine avec son présent partagé avec un homme qui n’est pas son mari, son passé marqué de ses cinq précédents maris et de son désir d’aimer et d’être aimé qui n’a jamais réussi à s’incarner véritablement, elle exprime alors dans la rencontre son aspiration à connaître Dieu.

Il en est bien ainsi pour Jésus assoiffé, fatigué, porteur d’une promesse qui peine à se dire faute d’écoute. Jésus peut exprimer dans la rencontre son aspiration à ce que toute chair connaisse le salut de Dieu.

De cette rencontre, la Samaritaine reçoit d’aller rejoindre, de manière renouvelée, les autres habitants de son village.

De cette rencontre, Jésus peut s’adresser à ses disciples, leur ouvrir son cœur.

Alors nous aussi en ce temps de carême risquons nous à cette rencontre en y allant comme nous sommes présentement, porteur de notre histoire. Alors, nous pourrons dans cette rencontre percevoir ce à quoi aspire vraiment notre cœur, nous pourrons ensuite rencontrer nos proches en vérité. Cela est possible, offert.

Les autres habitants, ceux qui mettaient de côté leur compagne, la samaritaine, n’ont-ils pas eux aussi pu rencontrer la bonne nouvelle tout comme les disciples n’ont-ils pas pu aussi percevoir le cœur de leur Maître et Seigneur.

Allons à la rencontre de celui qui nous attend sur la margelle de notre puits.

Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite

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