En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Je m’en vais maintenant auprès de Celui qui m’a envoyé, et aucun de vous ne me demande : “Où vas-tu ?” Mais, parce que je vous dis cela, la tristesse remplit votre cœur. Pourtant, je vous dis la vérité : il vaut mieux pour vous que je m’en aille, car, si je ne m’en vais pas, le Défenseur ne viendra pas à vous ; mais si je pars, je vous l’enverrai. Quand il viendra, il établira la culpabilité du monde en matière de péché, de justice et de jugement. En matière de péché, puisqu’on ne croit pas en moi. En matière de justice, puisque je m’en vais auprès du Père, et que vous ne me verrez plus. En matière de jugement, puisque déjà le prince de ce monde est jugé. »
Dans deux jours, nous célébrerons l’Ascension du Seigneur. C’est-à-dire sa montée vers le Père ainsi que son entrée dans le cœur des croyants, par l’intermédiaire de son esprit. Cette perte avec « la tristesse qui remplit nos cœurs » est à vrai dire aussi un gain : celui du Défenseur, gain permis par ce départ, avec l’ouverture de nos existences croyantes vers le plein de nos situations de vie. Pour certains d’entre nous, ce moment liturgique correspondra à la clôture de leurs trente jours d’Exercices et leurs retours dans leurs quotidiens.
Ce mot de « défenseur » doit nous interroger. La vie dans laquelle, les premiers croyants et nous-mêmes, nous entrons est certes une vie d’ouvertures, de découvertes, de croissances mais elle est également de contradictions, de confrontations et de persécutions. Cette considération peut rendre compte du choix du terme « défenseur ».
Mais peut-être faut-il aussi voir que l’enjeu de nos existences n’est jamais que tourné vers l’extérieur. Au-delà de nos actions, nous avons à retenir que l’enjeu de fond de nos existences réside fondamentalement dans la manière dont nous vivons nous-mêmes, la manière dont nous usons surtout de notre liberté, de notre liberté intérieure.
Alors, sans pouvoir en cette courte homélie expliciter cette affirmation « Quand viendra le défenseur, il établira la culpabilité du monde en matière de péché, de justice et de jugement. » peut-être faut-il seulement se rappeler que notre vie chrétienne n’est jamais sans l’autre. L’esprit qui marche avec nous, qui nous défend, qui établit la culpabilité du monde, nous encourage intérieurement à vivre, à agir avec nos frères et nos sœurs ainsi qu’avec lui. Il nous garde, par sa douce présence, de vouloir tout faire, tout contrôler. Il nous appelle à simplement servir la vie divine qui ne cesse de venir en l’autre et en nous, toujours nouvelle, toujours reliante, comme le fit Jésus lorsqu’il était parmi nous.
Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite
NB amis lecteurs je pense que vous pourrez tirer profit de ce commentaire pour expliciter l’action de l’Esprit tourner vers le monde : Jean 16 - Le Saint-Esprit convaincra le monde | Ressources chretiennes.