Paul et Luc ont la délicatesse de nous montrer un moment moins glorieux de la première Église. Avec les Athéniens, c’est presque un zéro pointé. Voilà qui rassure presque devant nos maigres pêches en eaux occidentales, où Dieu, l’Église, la résurrection du Christ, aujourd’hui n’ont pas une cote fantastique sauf ici ou là. Allez vous rhabiller, Paul et tes potes ! Heureusement qu’il y a eu Denys et quelques rares intéressés. Pourtant Paul, tu avais mis tout ton art pour rejoindre les gens là où ils en étaient. Peut-être as-tu voulu faire trop bien et l’Esprit vient te dire : « bien essayé, mais ne prends pas autant de précautions, et si ça ne passe pas, partons ailleurs ». Un jour je devais expliquer la fête de la Toussaint à un étudiant chinois. Et bien mon français, c’était de l’hébreu pour lui ! Un Dieu qui se fait homme, qui vient en toucher quelques-uns au point de devenir des balises, des loupiotes, qu’on nomme des « saints » pour éveiller un chemin dans la nuit à d’autres, non, vraiment c’était de la pluie sur une terre d’acier !
Et pourtant il en est encore, comme ces quelques-uns autour d’un certain Jésus il y a 2000 ans dans un coin perdu de la terre, qui se laissent toucher, et que leur rencontre éveille à l’Esprit, à un Dieu où tout circule, entre lui Jésus, et l’Esprit, et le Père. Ils ont même compris quand Jésus leur disait : « ce que possède le Père est à moi, et l’Esprit reçoit ce qui vient de moi pour vous le faire connaître ». L’Esprit inspire, on comprend, mais là il reçoit de « lui » ce qu’il désire nous faire connaître. Qui est ce « lui » ? Un « lui » éternel, plus que Jésus. C’est le Ressuscité qui s’offre encore avec le Père aux mortels que nous sommes. Même aux Athéniens qui n’en captent rien ! Moi je me sens entre disciple et Athénien ...
Olivier de Framond, compagnon jésuite
Ac 17, 15.22 – 18, 1 ; Jn 16, 12-15