Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


Lorsque Jésus descend de la montagne … (Gn 17, Mt 8)

Publié par Olivier de Framond, compagnon jésuite sur 30 Juin 2023, 09:32am

Catégories : #framond

Merci à l'auteur de cette image

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La montagne est le lieu de la prière, elle est le temps de Dieu, le temps où l’Homme devient Fils et reçoit l’appel du Père. C’est là qu’en descendant il appellera et choisira les douze. C’est là qu’en descendant il rejoindra les douze qu’il a envoyés et qui marnent dans la tempête. C’est là que Dieu s’incarne, de plus en plus seul, annonçant une Passion que les siens ne peuvent recevoir. Ici, la montagne n’est pas haute : les Béatitudes culminent en dessous du niveau de la mer ! Lorsque Jésus descend de la montagne, la Parole chemine et agit. Des foules nombreuses le suivent . Un lépreux s’approche. Où sont passées les foules ? Jésus touche le lépreux mais l’avertit : « ne dis rien à personne ». Un lépreux était mis hors vie sociale. Il se était dit « impur », pas fréquentable, donc les foules ne pouvaient être là. « Si tu le veux, tu peux me purifier ». De son cachot thérapeutique il se reconnaît autorisé en Jésus pour retrouver une dignité qui le réintégrera.

Abraham n’était pas lépreux. Il n’avait pas d’enfant autre qu’Ismaël, le fils d’Agar, la servante. Vraiment, Dieu n’est pas pressé. Comme Jésus avec son ami Lazare mourant, il n’a pas le même rapport au temps que nous. Abraham a presque 100 ans pour entendre que Saraï deviendra princesse, Sara, et maman d’Isaac. « Toi et ta descendance », voilà à qui Dieu s’adresse en parlant à Abraham ! La bénédiction, comme la moisson, pour l’instant réduite au minimum, sera abondante. C’est le regard de Dieu. Pas sûr que ce soit le nôtre. Toi et ta descendance, Jésus et les douze, le lépreux et celles et ceux qu’il touchera, voici le peuple béni qui rendra gloire à Dieu. Il y en a au moins qui a la foi, c’est Dieu !

 

Et aussi (autre commentaire du même évangile) ceci :

« Ne dis rien à personne »… (Gn 17, Mt 8)

« Ne dis rien à personne. Jésus ne lui dit pas : « ne le dis à personne ». Grosse nuance. A-t-il tout d’un coup peur d’avoir commis un impair en touchant le lépreux ? A-t-il la trouille de se faire reprendre par les docteurs de la Loi ? Je crois plutôt qu’il fait une invitation au lépreux pour devenir un contemplateur de Dieu en toutes choses. Le Christ apporte une petite nouveauté en nos existences, qui ne fait pas de bruit, et qui peut changer la vie : c’est de recevoir la vie. Il sait que c’est notre combat. Je peux m’arrêter aux émotions et me suffire d’avoir la vie, la richesse, l’honneur, d’être un mec bien et de faire des trucs qui me font exister devant les autres.

« Ne dis rien à personne », je crois que nous pouvons entendre ceci : « reçois la vie, le don de Dieu en toi ; ce qui te fait vivre, aimer, cheminer, tenir debout, ce qui te relie à toi, au monde, à Dieu, aux autres, reçois-le, cela t’est donné, Dieu te le donne. Deviens seulement fils, fille, de Dieu, apprends la seule action qui sauve : l’action de grâce ». Si je fais de Jésus une vedette, je le condamne, et Dieu avec lui, à se faire « lépreux », loin de nous. Ce que craint Jésus, ce n’est pas de devenir vedette ; c’est que nous ne connaissions pas le vrai goût de la vie. Le lépreux et les foules resteraient loin du cœur de Dieu. Ils ont une semblable conversion à vivre.

Olivier de Framond, compagnon jésuite

Gn 17, 1.9-10.15-22 ; Ps 127 (128), 1-2, 3, 4-5 ; Mt 8, 1-4

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