La basilique de Latran a correspondu à l’arrêt des martyrs de la Rome des grands siècles. C’est en effet Constantin qui l’a fait construire pour être le siège de l’évêque de Rome. « Rome » et son empire changent de mains. Ces mains aujourd’hui, elles sont plus dans un certain usage de la science, elles sont dans la finance, dans les grands de ce monde, pour mettre l’humain au placard, bien caché. En fait il n’y a d’humain que Dieu. Même la religion peut collaborer au martyre de l’humain. Ce qui le cachait, c’était ce « commerce » que Jésus trouvait au Temple. C’était devenu une coutume. Quoi de plus normal ? Qu’a-t-il, celui-là, à se démarquer ainsi ? Qui c’est, cet homme, pour se permettre de tels gestes ?! Je n’aurais jamais osé.… A mon premier passage à Lourdes, ça m’avait choqué, tous ces commerces, sauf que là, grâce peut-être à Jésus qui avait chassé les vendeurs du Temple 2000 ans avant, les boutiques ne sont pas sur l’aire du sanctuaire, ouf !
L’acte de Jésus semble être ce qui a conduit Jésus à sa mort. On ne l’a pas supporté. Chez Jean, ça se passe tout de suite après « Cana ». Marie est là au début, à cette « Heure » qui en annonce une autre, véritable, au pied de la Croix où elle sera aussi. L’Heure de la Croix est peut-être celle de la Création. « Jésus » remet l’Esprit, et l’Homme, - qui sait ? - devint un être vivant … Drôle d’heure. Et drôles de gestes qui te viennent, Jésus, ici au Temple, au milieu des vendeurs. C’est le cri de Dieu pour qu’advienne l’humain. Mais personne ne peut l’entendre. Moi pas plus que les autres. C’est seulement après ta Pâque qu’ils entendront : Dieu est là, ton Corps est là, et tous te cherchent ailleurs, jusque dans leur porte-monnaie. Le Temple que Jésus foule est le berceau d’un tombeau bientôt vide… Seigneur, que je voie, que je croie.
Olivier de Framond, compagnon jésuite
Ez 47, 1-2.8-9.12 ; Ps 45 (46), 2-3, 5-6, 8-9a.10a ; Jn 2, 13-22