Le Verbe était la vraie Lumière. Des bergers l’ont contemplé, sans besoin d’étoile. L’étoile du Berger est apparue après. Elle a guidé des étrangers, des mages, qui s’y connaissaient en étoiles. Ce n’est pas « leur » étoile, c’est celle de la Lumière, de l’Enfant de la crèche. La crèche a eu le temps de devenir maison. C’est peut-être grâce à Joseph, le charpentier, qui avait pu pressentir que 3 savants viendraient d’Orient. En tout cas on est toujours à Bethléem, la maison du pain. On dirait qu’à Jérusalem l’étoile est tombée en panne. La parole et les Écritures la remplacent, du coup Hérode et tout Jérusalem sont remués. « C’est à Bethléem que de toi sortira le berger de mon peuple Israël ». L’étoile alors se remet en marche et mène les mages à la maison. Elle s’arrête : c’est là ! Ils se réjouirent d’une très grande joie. Devant un tout-petit et Marie sa mère. Les savants sont aux anges. C’est peut-être pour cela que Marie est devenue Notre-Dame des Anges en certains lieux. « Et nous, quelle est notre étoile qui nous met en route ? », disait un membre de l’équipe à la préparation. Avant-hier en cette église, l’étoile du berger fut un ballon de rugby, venu entourer un autre enfant de Dieu, un peu plus âgé que celui de la crèche ; une assemblée venait entourer Bernard, amateur de rugby, dont nous célébrions les funérailles, un papy au grand cœur ! Une étoile les a menés, la douleur n’a pas arrêté la joie.
La Lumière fait peur aux « grands », accrochés au pouvoir. Avec eux l’étoile ne fonctionne pas. Nos résistances à la Lumière, nous gagnerions à les écouter. Elles disent en creux une vie cachée qui cherche à se donner. Elle ne peut se donner qu’aux cœurs de pauvres. Avec les mages, même savants, elle était bien, car ils cherchaient la Source de leur joie. Paul, qui a résisté longtemps, découvre que même nos ténèbres révèlent la Lumière. Ce n’est plus seulement les nations qui vont au phare, Jérusalem, c’est la Lumière qui va et se révèle aux païens aveugles que nous sommes, à qui il est donné de partager la même promesse. L’épiphanie, c’est la fête du seul Roi d’humilité, qui ne sera comme aucun roi. Il sera ce pauvre au cœur de pauvre, que les siens étoufferont, et que le Seigneur délivrera pour se donner aux nations
Olivier de Framond, compagnon jésuite