C’est qui tous ces gens qui ne croient plus, non mais ?!
Nos jeunes, notre pays, ils ne croient plus en rien.
Nous, on croit, c’est normal, sinon le monde va à la cata.
On croit, comme les disciples, les amis du Christ, comme Thomas.
Comme Thomas ?
« Si je ne vois pas, si je ne mets pas, si je mets pas, si-si-si, non je ne croirai pas ».
C’est vrai, quoi, « Il est ressuscité » ? Mais c’est quoi, ça ?!
Comment as-tu fait pour entrer, Ressuscité, toutes portes verrouillées ?
Ils ont pourtant reconnu en Toi Celui avec qui ils avaient cheminé.
Ce n’était pas l’Esprit, on n’a pas d’histoire commune avec un Esprit.
C’était vraiment le compagnon de route qui les avait appelés et entraînés.
Ce Ressuscité traverse nos murailles, nos verrous.
Et il entend nos doutes, nos résistances, même quand il n’est pas là.
C’est même ce qui le fait revenir :
Thomas, tu as dit « si si si ... », et bien vois, vois mes mains, mon côté.
Plus tard, un Paul de Tarse vivra une semblable expérience.
C’est pas que je veuille jouer à celui qui résiste le plus, l’Ami ressuscité,
mais quand-même, il y a des jours où je comprends qu’on ne croit pas en Dieu, en Toi.
Dieu, « cette invention des humains », ai-je entendu plus d’une fois ! …
Et nous, moi, on t’a jamais vu, Jésus,
je ne te connais que par tes amis qui ont cheminé un moment avec Toi.
Tu as traversé leurs verrous, tu as entendu Thomas qui doutait,
et tu es revenu : ils ont reconnu les marques de ta Passion.
La Passion cachait Pâques, Pâques ne cache pas la Blessure.
Je crois en fait que Pâques et la Passion, c’est très proche.
C’est sûr, c’est étonnant, ces moments qu’ils ont appelés « apparitions » :
une présence réelle de l’Ami, au-delà du Passage.
Il n’y a plus qu’elle, ta présence réelle,
à Pierre, à Marie-Madeleine, à Thomas et aux éloignés de cette « présence ».
Heureux qui l’accueille et qui l’accueillera … un jour peut-être, et s’y laissera entraîner ?
Olivier de Framond, compagnon jésuite