Laissons-nous conduire à la Vigne de Dieu où nous nous baignons sous sa Lumière et dans son Amour. Alleluia !
Vivre sous la lumière de Dieu
L'image du soleil pour parler de Dieu est venu à Inigo lors de son séjour à Manrèse, alors qu'il recevait de grandes lumières sur la Trinité (cf Récit du pèlerin, n° 29). Ce langage est habituel chez les Pères de L'Eglise quand ils évoquent les communications de dieu à l'homme. Mais il est d'abord biblique : Le soleil de justice se lèvera, portant sa guérison dans ses rayons, dit le prophète Malachie (3, 20), alors qu'un des derniers mots de la Bible évoque l'illumination de la cité de Dieu au dernier jour : "La cité n'a besoin ni du soleil, ni de la lune pour l'éclairer, car la gloire de Dieu l'illumine, et son flambeau, c'est l'agneau (Apocalypse 21, 23)[...]
Ici, Ignace semble se plaint de la vie terrestre : "un cruel supplice". Il rejoint le désir de St Paul, lui-même pris entre le désir de rejoindre le Christ et la reconnaissance de la mission à accomplir sur cette terre (Philippiens 1, 21-24). La vie éternelle est une relation absolue avec Dieu. C'est ce désir aimer et être aimé qui est exprimé dans le cri d' Ignace comme dans celui de Paul. Et Ignace fournit une solution à cette tension : les rayons du soleil se communiquent sur la terre. La vie éternelle est déjà commencée sur la terre. Voilà de quoi vivre chaque jour, à la lumière du soleil ! [...]
Se laisser transformer par Dieu
Se laisser faire ! Tel est le secret paradoxal de la sainteté pour Ignace [...] Cet aphorisme s'inspire de la lettre qu'Ignace écrivit à François de Borgia [...]. Au fond [...] l'homme est capable de devenir saint s'il peut se laisser faire par l'"artiste divin", car Dieu "sait bien ce qu'on peut en tirer" ! Se laisser faire, ce n'est donc pas démissionner, dans une sorte de laisser-aller passif, mais au contraire une exigence profonde d'ajuster ses décisions et ses actions à notre relation à Dieu. Il ne s'agit donc pas de devenir un tronc d'arbre, puis une be'lle statue immobile et inanimé, mais de devenir ce que Dieu veut, c'est-à-dire un vivant. En donnant les traits de Jésus souriant à" l'artiste divin", on a voulu ici souligner cette relation d'amitié qui grandit entre Dieu et la personne qui se laisse former. Entre les mains de Jésus, je remets ma vie : il en sort une joie et un regard d'amour [...]
Être disponible à l'appel de Dieu
L'image de la vigne est biblique. Elle désigne ici l'humanité, destinée à porter un bon fruit. Jésus emploie cette image dans la parabole des ouvriers appelés à travailer à la vigne jusqu'à la dernière heure (cf. Mathieu 20, 1-16). Pour Ignace, être envoyé à la vigne du Seigneur exige une disponibilité totale, une attention à l'appel du Maître de la vigne : avoir le pied levé, être "prêt à partir" ! [...] Il s'agit aussi de vivre cette obéissance à l'appel dans la vie quotidienne [...]
Aimer comme Dieu aime
Comment parler de l'amour de Dieu ? Ignace choisit ici des images paradoxales, s'enracinant dans l'expérience spirituelle de la Bible : le bois de la croix, instrument de supplice pour alimenter le bûcher du vrai sacrifice, celui du don de Jésus ; le vinaigre et le fiel du Golgotha (Mathieu 27, 34) pour abreuver du vin de l' Alliance nouvelles images marquées par opposition trouvent leur réconciliation dans la charité du Fils de Dieu, révélée à la croix. Saint Ignace dans les exercices spirituels, invite à conptempler la vie du Christ. Touché par cet amour, chacun peut alors se proposer d'imiter le Seigneur, jusque dans "les choses dures et pénibles endurées" pour lui et avec lui (cf. Exercices spirituels, n° 98)
Inigo 23 paroles d'Ignace de Loyola illustrées à la manière de Georges Rouault , Album réalisé à l'occasion du jubilé ignacien 1506-1556-2006 "Amis dans le Seigneur", 2006. Fidélitié, Bruxelles