Le jour du sabbat, il se mit à enseigner dans la synagogue. De nombreux auditeurs, frappés d’étonnement, disaient : « D’où cela lui vient-il ? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, et ces grands miracles qui se réalisent par ses mains ?
N’est-il pas le charpentier, le fils de Marie, et le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ? Ses sœurs ne sont-elles pas ici chez nous ? » Et ils étaient profondément choqués à son sujet.
Jésus leur disait : « Un prophète n’est méprisé que dans son pays, sa parenté et sa maison. »
Et là il ne pouvait accomplir aucun miracle ; il guérit seulement quelques malades en leur imposant les mains.
Et il s’étonna de leur manque de foi. Jésus parcourait les villages d’alentour en enseignant.
Nous ne cessons de recevoir des informations, des faits bruts… L’homme est ainsi fait qu’il les transforme aussitôt pour leur donner sens... La question est bien de savoir en quoi… Et nos tempéraments agissent à plein en cette opération de réception… Si je suis de type rationnel, le risque est grand pour moi d’imposer aux faits d’entrer dans ma vision élaborée et dont je suis fier… Si je suis intuitif, visionnaire, ces faits vont éveiller en moi des perspectives, des ouvertures mais grand est le risque que rien n’advienne, que de nouveaux faits induisent de nouvelles visions qui retomberont elles aussi dans un néant d’action… Si je suis de tempérament artisan, je vais voir rapidement ce que je puis en faire pour mon propre projet, grand est le risque alors que je ne prenne qu’un aspect en compte, parfois complètement secondaire. La dernière et quatrième approche consiste justement à recevoir sans plus, en prenant les faits, comme cela, comme un absolu, sans ouverture vers une promesse, sans la perspective de la manifestation d’une réalité, ou l’ouverture à un usage potentiel. Bref à ne pas les recevoir, à ne pas les approprier, à les laisser inertes… Nous voyons ainsi, que quelque soit notre tempérament, comment nous avons tendance à nous assimiler les choses sans nous faire aucunement déplacer par elles, sans qu’elles ne puissent nous dire ce qu’elles ont à nous dire… Combien de nos conversations de table sont seulement l’expression juxtaposée de la manière d’être et de percevoir des convives, alors qu’il serait merveilleux de mettre ensemble tous les points de vue différents et de parler à partir d’eux pour pouvoir agir… en réception de ce qui nous est dit… Telle est la situation humaine, enfermée dans sa manière d’être…
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