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Nous sommes dans ce long temps de Pâques, qui dure non pas 40 jours comme le Carême mais 50 jours, il y a les quarante premiers jours jusqu’à l’Ascension puis les 10 jours où nous sommes qui nous conduisent à la Pentecôte... Se vit là, la conversion qui, peu à peu, donne à l’Eglise, à nous de prendre notre vraie et pleine stature... Une présence a été interrompue pour qu’une autre naisse... une autre où il nous est donné d’y être plus pleinement présents, plus pleinement acteurs. Ce passage de Saint Jean dont nous entreprenons la lecture peut nous guider dans la réception des grâces spécifiques de ces jours... Prenons le temps de recevoir ce qui nous est donné en chacune de nos vies... n’allons pas trop vite...
Une œuvre a été accomplie « J'ai fait connaître ton nom aux hommes que tu as pris dans le monde pour me les donner ». L’œuvre du Fils consiste à faire connaître le Père, et cela il l’a réalisé en vivant pleinement une vie humaine, à travers cela il donnait la possibilité à tous les autres humains de le comprendre, et, par là, de comprendre ce qu’il voulait dire et exprimer du Père, de Celui qui le fait vivre... Son humanité est ce qui nous permet d’entrer dans le mystère de Dieu, elle se donne à contempler, à recevoir depuis sa conception jusqu’à sa mort et sa résurrection... A travers la vie du Christ, et spécialement son obéissance, sa dimension filiale se révèle et se révèle alors le Visage de son Père... Cette humanité parle en toute sa durée...
Une œuvre a été reçue « Maintenant, ils ont reconnu que tout ce que tu m'as donné vient de toi » Ce qui a été manifesté, est maintenant, reçu, compris, assimilé par d’autres profondément, nous sommes dans ce temps pascal où le don qui avait été perdu dans l’abandon de la Passion, dans le péché, dans le désarroi est maintenant reçu à nouveau dans le pardon, le don a transformé les disciples, ils ont acquis cette nouvelle stature, ils peuvent s’adresser pleinement au Père, au Fils... Ils sont entrés dans le mystère du Dieu de Vie, ils ne parlent pas par des opinions reçues d’autres mais à partir de ce qu’ils ont eux-mêmes expérimentés, ils peuvent devenir des témoins fiables de la Bonne Nouvelle. Jean nous le redit, prenons le temps de nous redire nous aussi notre foi, de mesurer combien elle nous relie au Père et au Fils, combien elle nous situe, nous ancre... laissons retentir en nous les paroles de vie reçues, laissons les produire leur fruit de vie...
Une œuvre est confiée « Désormais, je ne suis plus dans le monde ; eux, ils sont dans le monde » Alors peut s’ouvrir un autre temps, un autre temps à inventer, que dire là... rien de plus que ce nouveau temps le sera dans la mesure même où restera vive la mémoire de ce qui aura été vécu, tenir l’avenir demande de recevoir le passé, là où se trouve la promesse, le lieu de la rencontre, l’humanité du Christ... La situation sera toujours vivable, quel que soit les difficultés qui se présenteront à la condition que la promesse reste vive, et elle restera vive dans la fidélité au Nom reçu du Fils mais pour cela, il importe d’être d’abord et avant tout ancré dans l’unité entre nous, unité qui naît de la fidélité de chacun à la mémoire du Fils, à chaque rassemblement chrétien c’est cela que nous faisons, raviver en nous la fidélité à son Nom... Que soit bénie toute messe, toute prière...
Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite
Nous allons entrer dans la grande aventure du temps ordinaire...