Pour 5ème dimanche du temps pascal - ORAISON
La parole de demande, signe de notre fidélité...
Celle qui naît de la contemplation du Fils
Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 15,1-8.
À l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples : « Moi, je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron. Tout sarment qui est en moi, mais qui ne porte pas de fruit, mon Père l'enlève ; tout sarment qui donne du fruit, il le nettoie, pour qu'il en donne davantage. Mais vous, déjà vous voici nets et purifiés grâce à la parole que je vous ai dite : Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut pas porter du fruit par lui-même s'il ne demeure pas sur la vigne, de même vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi. Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là donne beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. Si quelqu'un ne demeure pas en moi, il est comme un sarment qu'on a jeté dehors, et qui se dessèche. Les sarments secs, on les ramasse, on les jette au feu, et ils brûlent. Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voudrez, et vous l'obtiendrez. Ce qui fait la gloire de mon Père, c'est que vous donniez beaucoup de fruit : ainsi, vous serez pour moi des disciples.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Chaque dimanche du temps pascal nous donne de considérer d’une manière différente le mystère pascal.
Maintenant, l’enjeu pour les premiers croyants est d’apprendre à vivre le quotidien dans cette lumière, notre vie, notre vie individuelle. La multiplicité des actions, la dispersion de la collectivité produite par l’activité, comment vont-elles manifester une fidélité à la nouveauté de la Résurrection du Seigneur... La parole de ce dimanche nous donne une image rectrice pour la manière de vivre, d’agir, image qui relie Dieu le Père, le Fils Jésus, le croyant... celle de la Vigne du Seigneur, avec ses sarments qui portent du fruit... Une légitime autonomie est reconnue, avec des possibilités de croissance, d’expression ou d’éloignement, mais un enjeu commun est posé. Cet enjeu : que chacun porte et donne du fruit, la marque du disciple, le fruit comme gloire du Père... fruit qui donne au bout du compte de demeurer ou non dans la relation, la communion. « Tout sarment qui est en moi, mais qui ne porte pas de fruit, mon Père l'enlève ».
La vie apparaît bien comme circulation, comme mise en commun, comme sève, une vie qui se développe à travers l’épreuve, le fait d’être émondé, ce qui donne à la vie d’être plus vigoureuse, de porter de plus beaux fruits, de se répandre, de se manifester, de se relier encore plus...
L’enjeu essentiel est donc de savoir conserver la relation réciproque entre le Seigneur et le croyant, dans une double demeure, c’est le germe de tout, cette double respiration... «Demeurez en moi, comme moi en vous », le fruit provient de cette inhabitation réciproque, de cette conspiration... en découle de pouvoir formuler des demandes, le lieu de notre expression, le lieu de notre pleine reconnaissance « Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voudrez, et vous l'obtiendrez ». Ce qui est vrai des premiers croyants est aussi vrai pour nous aujourd’hui. Notre vie porte fruit dans la mesure où elle se relie au Fils dans l’écoute contemplative de sa parole, dans la mesure où elle entre dans le projet du Père, qui a été et est porté par le Fils, projet dont nous n’avons de cesse de reconnaître la manifestation dans le quotidien de nos vies, à travers ce temps de la contemplation de ce qui surgit...
Notre parole, ainsi située, devient proprement créatrice, appel du Père, porteuse de vie... La Vie de Dieu se répand, se donne à travers nous, qui nous donnons aussi à elle... Circulation de l’amour... « Eternité de délices »
Père Jean-Luc Fabre
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