Les grandes fêtes liturgiques suscitent parfois des dialogues et des questions au bénéfice de tous les
membres de la famille. Ainsi en est-il en ce tout début d’année, quand la Nativité ne cesse de nous interpeller sur ce Jésus, que l’on dit Dieu fait homme !
« Dis, Papa, à quoi ça sert que Jésus se soit fait homme ? » demande la plus petite.
« Te souviens-tu du récit de la Création ? C’est comme si c’était dans la matinée du sixième jour » répondit le père.
« Oui, c’est quand Dieu ‘les créa à son image, homme et la femme il les créa’ ! » intervint la cadette, Encyclopédia.
– Exactement. Mais croyez-vous que cet acte créateur se soit fait en un seul jour, en un seul de nos jours ?
– Bien sûr que non, répondit-elle, on sait bien que l’homme est apparu progressivement et qu’il a évolué en s’adaptant à son environnement. Il suffit de voir la diversité des apparences physiques et des cultures pour s’en convaincre.
– Pfou ! Tu parles comme un livre ; tu devrais arrêter d’en lire autant » interrompit l’aîné.
« Revenons à la question. Oui, le sixième jour pourrait symboliser la durée consacrée à la
croissance de l’humanité. Mais qu’est-ce qui différencie, dans la Genèse, l’homme des autres êtres vivants ?
– Le souffle de Dieu dans les narines de l’homme, qui lui donne la vie », répondit fièrement l’aîné.
« Oui, le souffle, qui symbolise l’Esprit de Dieu.
– Mais Papa, je ne comprends rien et tu ne réponds pas à ma question », protesta la benjamine.
« Dans la Genèse, l’homme-et-femme ont-ils laissé à l’Esprit toute Sa place ? Non, puisqu’ils n’ont pas connu Dieu tel qu’Il est : en préférant le conseil d’une créature qui divise, ils ont pris des décisions fondées sur le doute envers Dieu ou sur des images fausses de Lui, et ont gauchi le projet et la Création de Dieu.
– Ah je comprends, reprit l’aîné, la Création n’a pas encore pu s’achever bonne comme elle doit l’être, parce que l’homme échoue ou refuse d’écouter comme il faut l’Esprit. C’est pour ça qu’il est triste.
– Peut-être bien. Mais Dieu est têtu et veut amener les hommes à la joie de demeurer, Lui en nous et nous en Lui. Alors comment s’y prend-t-il si aucun homme ne Lui laisse Sa place ?
– Il n’a qu’à s’en occuper Lui-même. Après tout, Il est Dieu ! déclara sans ambages la benjamine.
« Oui, d’une certaine manière, Il s’en occupe Lui-même, tout en le faisant humainement.
– Ah, c’est pour ça qu’Il s’est fait homme !?
– Oui, il me semble. Jésus, Dieu-et-Homme, c’est un moment clé de la Création où Dieu rend l’homme totalement capable de Lui. C’est pour cela que je disais qu’il correspond à la matinée du sixième jour. Après, il faut que cet événement singulier se déploie : c’est l’aujourd’hui.
– Mais Papa, si Jésus devient Fils-et-Homme, ça veut dire que Dieu devient Père-et-Homme ? interrogea intelligemment l’aîné…
V†G
Illustration : Coloriage « Jésus dans la mangeoire » La Chute s’est faite en mangeant le fruit mal choisi ; le Salut entre dans le
monde dans une mangeoire, tel le fruit à choisir, comme le confirmera la Cène. Ce fruit est la semence dernière, l’achèvement de la Création désormais en pleine capacité de Dieu. Source :
http://www.coloriage.org/jesus-dans-la-mangeoire.htm