Drôle de prison que cette prison où sont envoyés Paul et Silas ! L'Esprit les a poussés en Macédoine. Ils y récoltent bastonnade et prison ! Merci l'Esprit...
La prison, en fait elle peut être partout et peut disparaître en tout temps. La prison de la peur est la plus costaude. Celle-ci n'est pas visible. Peur des Occidentaux devant des armes plus terribles de la Russie face à l'Ukraine. C'est celle de notre geôlier quand il voit les portes de la prison ouvertes. "Que va-t-il m'arriver ? Mes chefs vont me virer, me massacrer !". Une voix va faire basculer sa vie : "Eh oh ! nous sommes tous là" ! Même les autres détenus sont restés. Incroyable, et disons-le, irréaliste ! Le miracle, ce n'est pas le tremblement de terre, les portes qui s'ouvrent, les chaînes qui lâchent. C'est le geôlier qui change de boulot et qui oublie ce qui vient d'arriver. Il était dans la prison de sa peur, il entre dans une joie qui déborde, celle de croire au Seigneur.
Une situation personnelle, familiale, professionnelle, politique, peut être une prison si je regarde ce qui me fait peur. Elle ne l'est plus si je suis tourné, comme Paul et Silas, vers la louange, le chant, la prière, en tout cas vers ce qui me fait vivre ! C'est ce que notre geôlier va découvrir. La prison n'est pas celle que l'on voyait et qui faisait son métier. Quel Essentiel mène nos pas : la peur de ne pas arriver, ou la joie d'accueillir une vie nouvelle ?
Croire en Jésus, comme Paul ou Silas, ce n'est pas s'accrocher à un doudou religieux qui me rassure face aux prisons du monde. C'est me laisser surprendre et saisir par l'Esprit du Seigneur qui me sort de "La" prison où je me suis mis et que je voyais comme ma maison, la norme, un lieu sûr...
Cet Esprit là viendra "établir la culpabilité du monde, en matière de péché, de justice et de jugement". Je demeure dans le monde, dans le péché, tant que je ne crois pas en Jésus. Notre ami geôlier, qui longtemps n'était pas notre ami, est sorti du monde, du péché. Le fruit, il est simple : débordement de joie ! Cela peut passer par l'épreuve de prisons factices, l'important est de regarder vers ce qui éveille un chant, une gratitude, envers Celui qui ouvre à la vraie vie... Bon, et bien Seigneur, tu n'as plus qu'à changer mon regard !
Olivier de Framond, compagnon jésuite
Act 16, 22-34