Sans la conversion de Paul, c’est sûr, l’Église ne serait pas ce qu’elle est, et que serions-nous ? Mystère. Comme Abraham, il a entraîné pas mal de suites. Et si nous rendons grâce, c’est pour sa première grande et farouche résistance. Les lieux de nos résistances disent sans doute le lieu de notre mission, le lieu de notre conversion, là où l’Esprit cherche à souffler. Ce serait intéressant d’examiner, nous, moi, notre Église, chacune, chacun, ce à quoi je résiste. Comme Paul, ça peut être une résistance rugueuse, qui impressionne et fait peur. Ou ça peut être des résistances muettes, que je n’ose pas mettre au jour, de peur d’être aveuglé, dérangé, comme par la Lumière qui a un moment rendu Paul aveugle. Par exemple le mot du Pape François sur la bénédiction des couples homosexuels, ou le rapport de la CIASE sur la pédo-criminalité en Eglise, mais plein d’autres paroles ou événements, petits ou grands, peuvent susciter mes défenses. Paul, prie ton Seigneur Jésus que j’accueille ce que l’Esprit me dit et dit aux Églises …
Paul est devenu croyant. Il le dira lui-même, « j’étais un pratiquant ardent, je persécutais les adeptes du Christ, et le Christ m’a amené à la foi, je suis devenu croyant ». Aujourd’hui beaucoup se disent croyants non pratiquants, mais peut-être que, pratiquant, j’ai d’abord à « devenir croyant ». Prendre un serpent dans les mains, je n’ai jamais essayé. Boire de la ciguë, je n’ai jamais tenté. Alors Marc, s’il te plaît, prie aussi le Seigneur que je devienne croyant ! Que l’Esprit du Père et du Fils bien-aimé me conduise, au-delà de ce qui résiste en moi à la Vie qui vient de Toi.
Olivier de Framond, compagnon jésuite
Ac 22, 3-16 ; Ps 116 (117), 1, 2 ; Mc 16, 15-18