Un ami - un sage (et oui, ça existe) - m'avait dit un jour : "l'important ce n'est pas ce que tu fais, c'est ce que Dieu fait en toi, en nous". Devant Jésus ou devant Dieu, je veux paraître bien, être un bon élève, bien faire. "Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? (Jn 6, 28) " Donner à qui ? Rendre quel service ? Et bien je me plante encore, semble dire l'Évangile. "L'œuvre de Dieu, c'est que vous croyiez en celui qu'il a envoyé (Jn 6, 29) ". Houla, c'est quoi ça ? ... Pourquoi je m'intéresse à Dieu ? Bon, OK, pour s'intéresser à Dieu aujourd'hui, faut déjà être un peu zombi. Mais il y a plus : je peux m'y intéresser parce qu'il me donne de la pâture, il cause bien, j'ai l'impression d'exister avec lui. M'y intéresser pour lui-même, qui vit en moi, en l'autre et dans toute la création, il y a un saut à effectuer. Un saut dans la foi, qui nous fait devenir des contemplatifs dans l'action. Ce n'est plus moi qui vis, c'est Dieu, l'Autre, qui vit en moi. Et là, il nous faudra attendre Pâques et le vivre de l'intérieur, pour croire et aider Dieu à agir ici et maintenant.
Alors des disciples se mettront en route, des "Étienne", qui accueilleront la nouveauté de l'Esprit Saint. La nouveauté, elle attire et je la crains. C'est qui, ces énergumènes qui semblent casser notre religion, nos traditions ? Nous, c'est Moïse, Étienne et sa bande, ils n'en font qu'à leur tête ! On va les brûler sur le bûcher des hérétiques, non mais ! Sauf qu'une tradition qui se figerait ne laisse plus passer l'Esprit. Dieu fait toute chose nouvelle, voilà une bonne nouvelle. Elle ne peut nous laisser tranquilles. La joie, la vie, c'est bon si nous nous y disposons. C'est là toute ma conversion à recevoir et à aider. Alors nous croyons en Celui qu'Il a envoyé.
Olivier de Framond, compagnon jésuite