/image%2F0931903%2F20250405%2Fob_d2656b_femme-adultere-2025.jpg)
6 avril 2025 : 5ème dimanche de Carême, année C
Nous avons des textes d’une grande puissance qui nous rappellent le cœur des évangiles et l’attitude du disciple du Christ qui nous enseigne, lui, le cœur de Dieu.
Dieu ne veut pas la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse afin qu’il se réalise comme être humain, car la vie est plus précieuse que les égarements. Le récit de la femme adultère est assez emblématique à cet égard.
/image%2F0931903%2F20250405%2Fob_d2656b_femme-adultere-2025.jpg)
La Loi de Moïse a été donnée pour poser des balises, pour poser des repères afin d’avancer dans la vie, afin de grandir en humanité, afin d’acquérir sa verticalité et la conserver.
Néanmoins, le cœur de la Loi reste l’amour pour Dieu et pour les autres et cela sans contrepartie. L’amour n’a pas de contrepartie.
Or, l’amour pour Dieu, c’est l’Esprit qui l’allume dans notre cœur, pas la Loi. Voilà ce que Paul, qui est en prison, rappelle à des membres de la communauté de Philippe qui devaient se targuer d’être de grands observants ou des gens de la stricte observance.
Il leur dit que la connaissance de la Loi, les titres, tout cela n’est rien à côté de la foi au Christ, car la foi au Christ fait entrer dans la participation à ce qu’il est et la communion avec lui.
Quand on parle de foi, alors on fait référence au fait que l’Esprit nous fait entrer dans une relation avec Dieu qui est expérientielle, une relation dans laquelle on investit ce que nous avons de plus noble et de plus élevé en nous, l’intériorité ou l’intimité, l’intelligence, la confiance, en somme, tout ce que réclame l’amour.
Les accusateurs de la femme adultère sont mal intentionnés, car ils n’ont pas besoin de venir au temple, avec leur appât, pour piéger le Christ.
Ils auraient pu lapider la femme sur les lieux du crime, même si la Loi de Moïse ne permet pas la lapidation n’importe comment, comme ces gens s’apprêtaient à le faire dans une sorte de tribunal sauvage. D’ailleurs, ils ne sont même pas des juges. Mais passons.
Les accusateurs changent radicalement d’attitude et de projet dès que Jésus invite chacun à se regarder dans un miroir en matière de péché. Ils comprennent instantanément l’esprit de la Loi. Elle n’est pas faite pour tuer. Ce jour-là, le salut est arrivé dans le cœur de ces gens.
À la femme, Jésus dit, moi qui suis sans péché, je ne te condamne pas non plus. Mais le péché mène à la captivité et même à la mort. Alors, convertis-toi et retourne à la vie libre.
Donc, si le regard de bienveillance du Christ vous séduit, si sa nouvelle justice qui promeut la vie vous émeut, alors vous avez en vous l’Esprit du Christ.
Si la dureté du cœur de ces gens vous attriste, comme la dureté du cœur de certains dirigeants politiques, dont ceux qui se disent envoyés de Dieu, alors vous partagez les souffrances du Christ.
Si le retournement ou la conversion des accusateurs vous réjouit, alors vous êtes dans l’Esprit du Christ.
Alors, heureux êtes-vous.
Roland Cazalis, compagnon jésuite
Is 43, 16-21 ; Ps 125 (126), 1-2ab, 2cd-3, 4-5, 6 ; Ph 3, 8-14 ; Jn 8, 1-11
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :