Le baptême du Christ nous a lancé lundi dans le temps ordinaire. Nous le retrouvons, relu par le Baptiste. Lui n’a pas suivi Jésus, il l’a montré ; il est resté fidèle à sa vocation : indiquer le Chemin. « Voici » ! Les autres verront « l’Agneau de Dieu ». Il ne dit pas « le Messie », ses disciples le diront. L’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde, cette parole habituée est énigmatique. A quels regards et pas nous invite-t-elle ? Le Baptiste lui-même ne sait pas trop, puisque par 2 fois il confesse qu’il « ne le connaissait pas ». Et le mystère avance : il est venu après lui et pourtant avant lui était ! Il baptise dans l’Esprit Saint, lui, c’est dans l’eau. Mmoui ? Il relie cela à ce qu’en le baptisant contre son gré, il a vu l’Esprit descendre du ciel et demeurer sur lui. Il a une bonne vue, il a les yeux de l’Esprit. L’Agneau de Dieu qui baptise dans l’Esprit Saint ne peut être que le Fils de Dieu, découvre-t-il. Voici la nouveauté que lui ne verra pas et vers laquelle il nous tourne. Pour moi je l’avoue, tout n’est pas encore limpide. Plus tard je comprendrai ?
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Isaïe entend : « Tu es mon serviteur, Israël ». Au Jourdain, une voix du ciel dira « tu es mon Fils bien-aimé ». L’Agneau de Dieu qui enlève le péché nous fera devenir « fils, fille bien-aimé-e » de Dieu. Ni baptême de l’air ni baptême de l’eau ! Plongés dans son Esprit, nous éprouvons Dieu qui s’offre au monde, le souffle qu’il remet à la terre. Israël, c’est cette personne et ce peuple dispersé, éclaté, qu’un serviteur, l’Esprit, unifie et rassemble. Nous sommes mis en morceaux, aux 4 coins du monde, par nos groupes Wagner, nos manifs qui s’annoncent, nos seniors pas toujours considérés à leur juste place en France, nos énergies pas toutes tournées et formées au bien commun. Unifié, Israël sera lumière pour les nations. Esprit Saint, viens unifier nos vies, nos terres, pétard ! Sinon qui verra ta lumière ? … Une oreille filiale perçoit que Dieu ne veut ni offrande ni sacrifice, ni holocauste ni victime, humains comme liturgiques. Elle peut dire : « voici, je viens, je viens faire ta volonté ». Sa volonté ? Dieu n’en a pas sur nous. Ce que tu veux que je fasse ? Dire ton amour et ta vérité à la grande assemblée, chante le psalmiste. Dire la grâce et la paix de la part de Dieu, entendra la communauté de Corinthe. Fils de Dieu, donne-nous de te connaître et de t’aimer.
Olivier de Framond, compagnon jésuite
Is 49, 3.5-6 ; Ps 39 (40), 2abc.4ab, 7-8a, 8b-9, 10cd.11cd ; 1 Co 1, 1-3 ; Jn 1, 29-34