Mc 9, 30-37 : Le Seigneur nous conduit tous à la vraie Vie - 22 septembre 2024 - 25ème dimanche, Temps Ordinaire, B

Publié par Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite sur 20 Septembre 2024, 19:16pm

Catégories : #Homélies, #JLfabre, #évangile commentaire, #Evangile dimanche année B

Mc 9, 30-37 : En ce temps-là, Jésus traversait la Galilée avec ses disciples, et il ne voulait pas qu’on le sache, car il enseignait ses disciples en leur disant : « Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. »

Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles et ils avaient peur de l’interroger. Ils arrivèrent à Capharnaüm, et, une fois à la maison, Jésus leur demanda : « De quoi discutiez-vous en chemin ? » Ils se taisaient, car, en chemin, ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand.

S’étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. » Prenant alors un enfant, il le plaça au milieu d’eux, l’embrassa, et leur dit : « Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé. »

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En ce passage les différentes scènes (l'annonce en chemin de sa passion aux disciples en privé, le questionnement adressé aux disciples à Capharnaüm puis enfin la scène de l'enfant au milieu d'eux) impriment ensemble un motif évangélique à recevoir puis à laisser vivre en soi, puis de là comme par lui-même laisser rayonner dans notre propre situation.

Il ne voulait pas qu'on le sache Jésus est sur plusieurs registres de temps avec les foules d'une part, et là de manière sporadique, avec son Père, et cette fois ci, de façon intime et souvent nocturne, mais aussi encore avec les disciples et, dans ce cas, d'une manière continue et proche. Ces derniers comptent vraiment pour lui aussi. Jésus est ainsi au service dans une juste manière d'être avec chacun en laissant de la place, pour les autres différents. Rappelons-nous que "servir" veut dire "être avec" bien plus que faire des choses pour les autres. Jésus sert ses disciples en étant avec eux d'une manière continue. Il sert ainsi chacun d'une manière ajustée. Il en fait de même avec chacun d'entre nous aujourd'hui.

De quoi discutiez-vous en chemin ? Cette question que Jésus adresse à ses disciples les aide à prendre conscience de leur péché, de leur égarement. Cela ouvre à la nouveauté, à la prise de conscience de ce qui ne va pas en soi, de ce qui dysfonctionne et fait rater le sens de la vie, la capacité d'être là où il faut être dans la relation. Réalisons que le choc, la question rude peuvent être d'une grande aide pour nous éveiller à une considération plus juste de ce que nous vivons, de ce qui travaille notre cœur pour rentrer dans la vraie Vie. Nous avons tellement tendance à laisser tomber ce qui nous dérange et vivre à la périphérie de notre être. Oui j'ai à prendre d'abord conscience que je ne vise pas comme il faut, que je rate le but de ma vie, que je me détourne du vrai bonheur aussi bien d'ailleurs en me divertissant qu'en me préoccupant. Il faut me sortir de cette torpeur fausse et m'ouvrir à la Vie en moi. Ceci est une étape incontournable de mon chemin. Jésus ne cesse d'aider ses disciples à la traverser pleinement. Alors pourquoi pas jeter un œil renouvelé sur la vie que je mène.

Jésus plaça l'enfant au milieu d’eux Accueillir l'autre quel qu'il soit, c'est accueillir ce qui advient de tout le Réel. Jésus encourage les disciples à quitter leur enfermement et à se donner à ce qui advient. Pour cela, il met en scène. Il montre combien le respect de notre corps importe. D'abord, il s'assoit, les considère, présente l'enfant puis seulement leur parle. Un déplacement peut s'opérer en eux vers le toujours plus grand. Un nouvel univers se déploie où tout est grâce, service, reconnaissance...

C'est un vrai chemin de vie que donne ainsi à prendre Jésus à ses disciples. Grâce au récit évangélique, ce chemin nous est ouvert également. Qu'avons-nous donc à faire ? Prendre ce chemin puis encourager celui qui l'entreprend par la suite...

Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite

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