Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


La « vengeance » de Dieu … - 23ème dimanche dimanche du Temps Ordinaire, année B

Publié par Olivier de Framond, compagnon jésuite sur 7 Septembre 2024, 20:06pm

Catégories : #framond_homélies, #homélie_framond

Dieu prend sa revanche, sa vengeance vient, dit Isaïe ! Ah bon ? Et c’est quoi, sa vengeance ? Cela, semble-t-il : les aveugles voient, les sourds entendent, les boiteux bondissent, les muets crient de joie – et parlent aussi, j’espère – ! Si telle est la vengeance de Dieu, alors les évangiles n’arrêtent pas de la manifester, à travers ce qu’on nomme les miracles de Jésus !

Les psaumes l’éclairent un peu plus. Dieu se venge puisque les opprimés respirent, les affamés sont rassasiés, les enchaînés sont déliés, les accablés sont redressés, l’étranger trouve sa place, la veuve et l’orphelin aussi ! Mais quelle est cette vengeance de Dieu ? Elle est d’égarer « le pas du méchant », précise le psalmiste. Alors « le méchant », c’est tout ce qui empêche la vie, le pauvre, de s’exprimer. Il se satisfait des misères des uns et des autres et les favorise, librement ou malgré lui. Donner une voix à des migrants, c’est la vengeance de Dieu. Redonner la parole et l’ouïe à quelqu’un qu’on maintenait hors de la scène publique, c’est la vengeance de Dieu. Habiller le miséreux d’une dignité que nous limitons à quelques rutilants, c’est la vengeance de Dieu. Eh bien, pétard, quand elle aura fini de venir, sa vengeance, le monde aura fait du chemin ! La vengeance du Pauvre aura été reçue. Il me reste à la désirer et à la choisir…

L’évangile ne cesse de montrer que les infirmes sont en fait une chance donnée aux « gens », au monde, à nous, pour accueillir la vengeance de Dieu. Le plus difficile est de l’accueillir. Alors il nous sera donné de nous reconnaître infirmes tant que nous n’avons pas été appelés à vivre un « écart » pour nous laisser recréer et toucher par la pauvreté de Dieu qui prend sa revanche. Mais « plus ceux-ci le proclamaient ». En le proclamant, ils ne se laissent pas toucher comme notre sourd-bègue, ils passent à côté de l’Evangile. Ils restent dans la logique humaine qui se fabrique sa manière de bien voir, de bien entendre, de bien parler, de bien marcher. Ils font de Jésus un héros et n’entrent pas dans le regard de Dieu. Heureux vous les infirmes, vous êtes une chance pour voir advenir la vengeance de Dieu !

Olivier de Framond, compagnon jésuite

Is 35, 4-7a ; Ps 145(146), 6c-7, 8-9a, 9bc-10 , Jc 2, 1-5 ; Mc 7, 31-37

Merci à l'auteur de cette image
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