Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, expulsez les démons. Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement.
Ne vous procurez ni or ni argent, ni monnaie de cuivre à mettre dans vos ceintures,
ni sac pour la route, ni tunique de rechange, ni sandales, ni bâton. L’ouvrier, en effet, mérite sa nourriture.
Dans chaque ville ou village où vous entrerez, informez-vous pour savoir qui est digne de vous accueillir, et restez là jusqu’à votre départ.
En entrant dans la maison, saluez ceux qui l’habitent.
Si cette maison en est digne, que votre paix vienne sur elle. Si elle n’en est pas digne, que votre paix retourne vers vous.
Si l’on ne vous accueille pas et si l’on n’écoute pas vos paroles, sortez de cette maison ou de cette ville, et secouez la poussière de vos pieds.
Amen, je vous le dis : au jour du Jugement, le pays de Sodome et de Gomorrhe sera traité moins sévèrement que cette ville.
« Le Royaume des cieux est tout proche » Nous sommes revenus dans le temps ordinaire mais nous l’abordons différemment, puisque nous sommes encore tout enveloppés de l’esprit pascal. Nous avons revisité les premiers pas de l’Eglise, de la foi, de la nouveauté apportée par la mort et la résurrection du Seigneur. Ce qui marque la situation présente pour nous est bien la perception de la grande proximité agissante du Seigneur en l’aventure humaine, sa présence est là, tangible, elle colore par contre coup ce que je fais, ce que j’entreprends, ce que je désire… Nous vivons dans cette proximité du royaume où toutes les relations humaines sont marquées par cette enveloppe.
« Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement » Un monde se caractérise essentiellement par ses modalités d’échange. Nous qui connaissons la vague de l’informatique et de l’internet nous voyons bien combien nos vies sont formatées par l’emprise de cette technique, de cette modalité de l’échange qui met potentiellement en contact tous les humains entre eux, source à la fois d’ouverture et nécessité impérieuse d’adaptation. Pour le royaume des cieux, le principe de l’échange est à vrai dire celui de la gratuité, mais de la gratuité conscientisée, cela devient un principe d’action, celui de l’action par gratitude. Dès lors, en ce monde qui s’esquisse dans l’avancée du royaume, la relation se prend non plus dans l’avoir ou le faire mais dans l’être et le devenir, un être et un devenir dont nous sommes tous les partenaires. C’est ainsi que Dieu agit, depuis toujours mais encore plus depuis le jour du sang versé…
« Le travailleur mérite sa nourriture » Dès lors les autres dimensions de nos vies ne sont certes pas gommées, annihilées mais à vrai dire situées, hiérarchisées. Le royaume est un germe fragile mais toujours renaissant, il se donne, dans la rencontre, l’échange qui se produit, entre le porteur de la bonne nouvelle et celui qui la reçoit, chacun donne ce qu’il a, ce qu’il possède, transformant l’autre, étant transformé par l’autre, transformant ainsi le monde. Ayons le goût de donner et de recevoir, d’entrer pleinement dans cette vie véritable qui respecte aussi bien l’intérieur que l’extérieur, qui loin de toute peur, se lance dans la venue de l’homme véritable, où tous sont frères… C’est pour demain, c’est pour aujourd’hui. Le Seigneur est là !
Père Jean-Luc Fabre
image http://conggiao.info/pic/news/2013/07/10/Mt10_7-15.jpg