Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


1er dimanche de l’Avent : « Veillez ! » (Is 63, Ps 79, 1 Co 1, Mc 13)

Publié par Olivier de Framond, compagnon jésuite sur 2 Décembre 2023, 12:49pm

Catégories : #framond, #framond_homélies, #homélie_framond, #textes de framond, #Homélies

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« Veillez ». Jésus le dit pour un retour après sa venue parmi nous. Ce jour, nous l’entendons par rapport à Noël : veillons, comme des bergers. C’est sans doute la même veille. Ce qui nous fait veiller, c’est l’expérience d’une rencontre qui nous a portés et transformés. Nous veillons le retour de l’Ami éternel. Veiller devient une autre paire de manche pour qui connaît la rue, la solitude, la misère. Ils n’attendent plus d’ami qui les aurait ouverts à la vie et entraînés à la joie d’aimer. Tenir fermement jusqu’au jour du Seigneur vient si j’ai fait l’expérience de son amour, en moi ou autour de moi. C’est à cette première veille que le Seigneur nous invite, celle d’espérer sa venue, la venue d’une rosée dans une chair desséchée comme des feuilles, dit Isaïe – aujourd’hui elle a de quoi l’être –. La venue d’un petit soulagement dans un corps emporté par le vent, dans une vie égarée qui a perdu la joie de son berger.

Veiller, ça m’a rappelé cette famille qui le lendemain du baptême du petit, recroisait le curé du village : « ce baptême, mon père, il était vraiment bien ! ». En fait le curé les avait attendus, 5 minutes, un quart d’heure, une heure. Ils avaient tout fait, les photos, le repas au resto, la fête. Ils n’avaient oublié que l’église et la célébration ! Histoire vraie. Comme quoi Dieu peut passer, je peux ne pas le voir. Et l’homme peut passer, Dieu peut ne pas le voir. « Veiller » n’avait pas le même sens pour l’un et pour l’autre. Qu’est-ce qui me fait attendre la venue du Seigneur ? Et qu’est-ce qui me prépare à le reconnaître ? Car un Dieu attendu qui vient une nuit et naît dans une mangeoire, l’évangéliste Luc a mis longtemps pour le reconnaître ! Veiller, c’est attendre d’un grand désir Celui qui ouvre la fenêtre de l’Amour, et c’est se préparer à se laisser surprendre par sa manière d’aimer.

L’Amour naît et meurt, il vient et part, en donnant son pouvoir à ses serviteurs. Pour se laisser envoyer par l’Amour, il faut se reconnaître argile, et argile dans les mains du potier. L’argile c’est fragile. Dans les mains du potier, ouvrage de ses mains, il invoque son nom, il parle, il est vivant, il est en communion avec le Fils. Cela suffit. Sinon Noël passera à côté … C’est toi, Seigneur, notre Père

Olivier de Framond, compagnon jésuite

Is 63, 16b-17.19b ; 64, 2b-7  Ps 79 (80), 2ac.3bc, 15-16a, 18-19   1 Co 1, 3-9  Mc 13, 33-37

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