Pas folichonne, la Parole de Dieu, ce dimanche ! Un prophète au milieu d’une engeance de rebelles ; un psalmiste rassasié du mépris des orgueilleux ; un apôtre qui a une écharde inenlevable et doit trouver sa joie dans ce qu’il ressent comme des faiblesses ; et Nazareth où il ne se passe rien avec Jésus à cause d’un manque de foi. Voici la Bonne Nouvelle d’aujourd’hui.
Recevoir cette Parole comme une Bonne Nouvelle, c’est en effet ce à quoi l’Esprit nous invite. Dieu a pris chair de notre chair, il est le Pauvre venu en son fils bien-aimé éprouver notre terre aride, nos cœurs habitués, nos corps et nos âmes qui crient sous des mépris qui sortent de nos lèvres et de nos regards. Un étonnement a accueilli Jésus et sa parole, un étonnement fait repartir Jésus : « il s’étonna de leur manque de foi ». La Bonne Nouvelle, c’est que le Seigneur révèle ce que notre accueil produit en Lui. Il ne repart jamais sans donner un retour de ce que son passage parmi nous produit. Là où nous nous serions fermés dans une colère rentrée ou dans un mépris affiché, le Fils bien-aimé du Père, sans jugements, nous laisse son étonnement devant un peu de foi et il repart. Il nous ouvre à ce que le monde et nous lui faisons éprouver. Seigneur, tu passes, et je n’ai pas su m’émerveiller de ta Parole, de l’Esprit qui te conduit ici et là ? Je te mettais des étiquettes et ne le voyais pas ? Je croyais que tu étais comme nous et ne voyais pas en toi le Fils aimé du Père venu ouvrir mon cœur et notre terre à la Soif du Dieu vivant. Et Dieu, je croyais qu’il nous voulait parfaits, sans faiblesses, exemples et modèles à suivre, et tu dis d’aimer nos fragilités, ce que je ressens comme une faiblesse. C’est là que tu te donnes et que la Vie se fraye un chemin. Houlà, non, pas ça, Seigneur, enlève mon écharde ! « Ma grâce te suffit », dis-tu à Paul. Je ne sais pas parler, je ne sais pas tenir tête aux grandes gueules, je ne sais pas affronter le conflit, je ne sais pas plein de trucs, chacune, chacun, nous avons des points de faiblesse. La Bonne Nouvelle du Christ, c’est qu’il nous dit : « accueille-les, aime-les, comme le cadeau que tu es pour moi et pour la joie de Dieu ». Seigneur, change nos peines en chants d’action de grâce !
Olivier de Framond, compagnon jésuite
Ez 2, 2-5 ; Ps 122 (123), 1-2ab, 2cdef, 3-4 ; 2 Co 12,7-10 ; Mc 6, 1-6