C’est le dimanche de la tempête, des angoisses, de la peur qui vous saisit aux tripes. Elles disent, plus fort, l’amour du Christ qui nous saisit. Un amour du Fils bien-aimé du Père, mort pour tous et relevé, remis debout, pour nous décentrer de nous-mêmes.
Toute une journée, Jésus a trouvé des paraboles, manière inspirée par Dieu pour rejoindre avec douceur les oreilles humaines. Et hop, « passons sur l’autre rive ». La tempête survient. « Avant, c’était mieux », aurait-on dit ; maintenant c’est la plainte, l’angoisse, la peur, la tempête. Nous fêtons la St Régis et la journée paroissiale joyeusement, et hop, passons sur l’autre rive ! Passons, Lalouvesc, à la paroisse multi-clochers. « Ouvre-toi », St Régis est pour tous ! La communauté jésuite a pu veiller sur ses enfants telle une mama italienne, passons à 2 pauvres jésuites pèlerins. Jean-François Régis, qui venait et sortait, nous appelle à sortir. Devenons Eglise en sortie, exhorte le pape François. Passons, paroisse, d’une Eglise habituée à un petit troupeau du Christ serviteur qui sort au milieu du monde, témoins de l’Evangile, bonne nouvelle de Dieu pour tous, ensemble, communauté chrétienne. D’ailleurs ce serait bien de se dire entre tous, chacune, chacun, quels témoins nous désirons être et offrir ici, aujourd’hui. Le trésor de l’évangile, ici, chacune, chacun, le rayonne à sa manière. Le chemin de croix de St Victor ou les vitraux de la basilique, vraie catéchèse, ne sont pas l’affaire de spécialistes, tous celles et ceux que ces vitraux ont touchés en sèment le bon grain. Sinon on fait une Eglise d’apparence, qui se veut parfaite, exemple moral qui ne sert pas Dieu mais fait partir ses brebis …
Jésus qui dort dans la barque et menace vent et mer, c’est une figure de Pâques. Le tombeau vide « saisit » les pauvres que nous sommes. Pâques nous révèle nos craintes, que l’on cache sous une ironie, une pique, une fuite de la rencontre, ou au contraire, une affirmation infondée. Dieu sait que des peurs, j’en ai ! Alors Jésus, apprends-nous, nous tes paroissiens, tes disciples, à aimer et bénir nos fragilités, devant le Père et devant les hommes, pour que seul ton amour soit connu sur la terre.
Olivier de Framond, compagnon jésuite
Jb 38, 1.8-11 ; Ps 106(107) ; 2Co 5,14-17 ; Mc 4, 35-41