Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


10ème dimanche ordinaire, année B : Le pardon et la folie

Publié par Olivier de Framond, compagnon jésuite sur 8 Juin 2024, 20:38pm

Catégories : #homélie_framond, #Homélies, #framond_homélies, #framond

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La folie est-elle là où je l’imagine ? « Il a perdu la tête », disent de Jésus ses proches. Est-ce cela qui pousse les scribes à le contrer pour l’enfoncer : « c’est par le chef des démons que tu chasses les démons » ? En gros il faut être un peu dingue pour accorder de l’intérêt à ce Jésus. On retrouve notre serpent, rusé mais qui n’aime pas la vie car il est prisonnier de sa jalousie. Il n’est pas l’auteur des fruits des arbres du jardin, cela il ne le supporte pas. Tous les moyens sont bons pour démolir le Juste qui entre ouvertement dans le projet créateur de Dieu. Il met la confusion sur son adversaire : est-il de Dieu ou de Satan, et tant mieux si la foule ne sait plus ! Comme dans notre monde politique, national, européen, international.

Jésus, dans ces situations, invite à se poser et à rechercher le bon sens. Les scribes sont venus de Jérusalem, signe qu’il dérange. Il éveille à écouter la volonté de Dieu. La foule se tourne vers lui, pas vers les scribes, aïe aïe aïe ! Qui a raison ? C’est moi, bien sûr ! Qui a tort ? Les autres ! La question lui reviendra sans cesse, jusqu’à la Croix : « de quelle autorité agis-tu ainsi ? ». Mais leur question les ferme à l’écoute. « Laissez-vous engendrer à la louange », invite-t-il chacun en recevant la soif de ce qui met en route la foule, qui n’a pas le même ressort que les scribes. « Voici ma mère, mes frères, mes sœurs ». C’est un cri d’émerveillement, Jésus a choisi l’Esprit. Est-ce que je le désire, est-ce que je le demande, cet Esprit Saint ?

« Domine la terre », avait dit Dieu au jour de la Création. Depuis le jour du péché, il dit aussi : « domine le Mal ». Une femme meurtrira la tête du serpent. Depuis ce jour, dominer la terre c’est croire au Pardon aimant. Ainsi l’homme te craint, Seigneur, il t’espère, chante le psalmiste. Le fruit du pardon, c’est l’espérance ; c’est un amour reconnu, reçu. Ce que Dieu ne peut supporter, c’est une terre qui s’habitue au Mal, à la peur, à la honte, à l’injustice, un monde imperméable à l’Esprit. Écoutons la clameur de l’Esprit !

Olivier de Framond, compagnon jésuite

Gn 3,  9-15 ; Ps 129 (130), 1-2, 3-4, 5-6ab, 7bc-8, 2 Co 4,  13 – 5, 1 ; Mc 3, 20-35

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