Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


Ap 1, 9-11a.12-13.17-19 2e lecture du dimanche de la miséricorde

Publié par père Jean-Luc Fabre sur 26 Avril 2019, 19:54pm

Catégories : #2ième lecture de la messe du dimanche

Inspirés par l'Esprit, osons notre propre parole en frère…

« Moi, Jean, votre frère, partageant avec vous la détresse, » Nous sommes dans ce temps nouveau, ce temps d’après, ce temps où rien n’est plus vraiment comme avant, ce temps où nous sommes appelés à inventer. Le Seigneur est mort et ressuscité. Il n’est plus là pour guider ses disciples d’une manière qui s’impose. Chacun est peu à peu renvoyé radicalement à lui-même. Mais il se sait, de toutes les fibres de son être, passé du péché au pardon, il se sait appartenir à un regroupement par l’action de l’Esprit, Esprit qui touche chacun et tous : l’Eglise, le Corps du Christ… Dans ce début de l’Apocalypse, nous pouvons puiser un enseignement concernant la manière juste de prendre la parole comme chrétien au sein de la communauté. Cette réalité qui s’est initiée à l’aube de la vie de l’Eglise se continue, le dernier conclave en a été une démonstration mondiale, éclatante. Il s’agit de reconnaître sa position de pécheur, pardonné, envoyé, avec des frères… de reconnaître aussi la situation actuelle qu’affronte l’Eglise.

« Ce que tu vois, écris-le dans un livre… » Qu’avons-nous à dire ? Pas plus que ce dont nous faisons l’expérience. L’intelligence n’est plus là pour bâtir par elle-même, sur elle-même et, de ce fait, aboutir à un système abstrait qui s’impose. Mais, l’intelligence est là, maintenant, pour donner à relier des choses qui adviennent et qui me touchent, choses que je remets alors à des frères pour qu’eux s’en saisissent pour donner à cette parole de produire un autre fruit. C’est bien ainsi que Jean va entreprendre d’écrire. Son livre a une visée de consolation pour le reste de ses frères et compagnons. La démarche proposée est bien comme celle du jeune garçon qui amène ses cinq pains et ses deux poissons alors que la foule rassemblée risquait de souffrir de faim. C’est de la mise en commun entre chrétiens que naît la vraie parole. Ce travail personnel est donc, de part en part, un travail communautaire. L’auteur est bien évidemment la personne mais une personne située dans le corps ecclésial. Nous aussi, nous avons à vivre de cette attitude : parler, échanger à partir de ce qui naît en notre for intérieur et s’en remettre à la parole de ses frères… être aussi à l’écoute de ce que dit mon frère…

« Je détiens les clés de la mort et du séjour des morts ». Cette démarche ne peut que nous surprendre ; aller contre notre manière habituelle, contre notre culture intellectuelle, contre ce que notre société valorise. Nous avons aussi à réaliser que le propos qui se tient prend appui sur un tout autre référentiel. Un référentiel qui dépasse tout ce que nous avons pu élaborer, construire par nous-mêmes, à partir de notre propre expérience. Nous parlons à partir de la relation avec Celui qui a traversé la mort. Notre manière de voir, de sentir, de comprendre, de parler, d’agir en reçoit un tout autre éclairage… Nous pouvons concevoir combien cette prise de parole peut paraître folle, combien elle nous amène à parler comme malgré nous, pétri de crainte et de respect… Elle ne peut se faire que porter par l’aide agissante du Seigneur.

Recevons la nouveauté véritable, laissons-la nous travailler, risquons-nous à une parole fragile et fraternelle…

Ap 1, 9-11a.12-13.17-19

Moi, Jean, votre frère, partageant avec vous la détresse, la royauté et la persévérance en Jésus, je me trouvai dans l’île de Patmos à cause de la parole de Dieu et du témoignage de Jésus.
Je fus saisi en esprit, le jour du Seigneur, et j’entendis derrière moi une voix forte, pareille au son d’une trompette.
Elle disait : « Ce que tu vois, écris-le dans un livre et envoie-le aux sept Églises : à Éphèse, Smyrne, Pergame, Thyatire, Sardes, Philadelphie et Laodicée. »
Je me retournai pour regarder quelle était cette voix qui me parlait. M’étant retourné, j’ai vu sept chandeliers d’or,
et au milieu des chandeliers un être qui semblait un Fils d’homme, revêtu d’une longue tunique, une ceinture d’or à hauteur de poitrine ;
Quand je le vis, je tombai à ses pieds comme mort, mais il posa sur moi sa main droite, en disant : « Ne crains pas. Moi, je suis le Premier et le Dernier,
le Vivant : j’étais mort, et me voilà vivant pour les siècles des siècles ; je détiens les clés de la mort et du séjour des morts.
Écris donc ce que tu as vu, ce qui est, ce qui va ensuite advenir. »

père Jean-Luc Fabre

photo http://www.lehavre.catholique.fr/contenu/photos/archives/sacrements/entre%20Cesare%20et%20nazareth%20.JPG

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