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« Heureux êtes-vous » - Bonne fête de la Toussaint !
Le texte de l’apocalypse nous dresse un vaste horizon de l’eschaton, quand tout se sera récapitulé dans le Christ, un horizon qui est propice à ce que nous célébrons aujourd’hui, la sainteté de Dieu, la sainteté des serviteurs de Dieu.
Il est question de la joie pleine de celles et ceux qui ont accompagné le Christ jusqu’au bout.
Il y a une évocation de la pâque juive, c.-à-d. de la sortie du camp en Égypte. Mais cette fois, le camp est étendu à l’échelle de l’humanité.
Le sceau sur « le front des serviteurs de notre Dieu » est le pendant du signe de sang protecteur sur le linteau et les deux poteaux de la maison (ex 12, 23) qui permet à l’ange exterminateur d’épargner les habitants de cette maison.
C’est maintenant le sang de l’agneau qui protège de la mort définitive et qui lave les fidèles des tourments de la grande épreuve de leur existence.
On peut entendre dans les béatitudes ce que vise inter alia cet « heureux êtes-vous » adressé à ceux qui vivent de leur béatitude.
« Heureux êtes-vous » aussi d’être lavés des tribulations subies et parfois commises dans votre existence.
Que le corps, le cœur, la mémoire soient purifiés de tout cela, quand l’heure sera venue. C’est aussi ce que vise l’expression « ceux dont la robe a été lavée par le sang de l’agneau, pour entrer dans le monde définitif voulu par Dieu.
C’est la joie des saintes et des saints en Dieu à laquelle le Christ appelle dans les béatitudes avec cet « heureux êtes-vous ».
Cette joie commence dès maintenant et atteindra sa plénitude quand nous verrons le Christ tel qu’il est, car nous serons alors comme lui.
C’est cette joie ou cette espérance, dès maintenant, qui nous dit que nous sommes enfants de Dieu, que Dieu nous connaît, que Dieu nous attend.
La béatitude n’est pas une idéologie, fût-elle l’attrait pour la justice. La béatitude n’est pas une lubie sous laquelle transparaît toujours une souffrance personnelle que malheureusement l’individu refuse de regarder en face, de la prendre à bras le corps afin de marcher vers la guérison et la liberté.
La béatitude est le trait essentiel de la personnalité qui nous maintient dans la vérité, qui nous façonne dans la vérité. Jésus cumulait toutes les béatitudes.
Voilà que la COP26 de Glasgow sur les changements climatiques commence aujourd’hui, fête de la Toussaint, jusqu’au 12 novembre.
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Prions pour que les leaders de cette conférence soient forts dans la béatitude qui caractérise chacun d’eux pour affronter l’adversité et ouvrir des chemins au cœur du monde.
Qu’ils ne soient pas guidés par la peur, et moins encore par les intérêts nationaux et industriels, mais par l’espérance, car jusqu’au jour d’aujourd’hui, tout est encore entre nos mains.
Que la perspective de la joie future soit le guide pour prendre les décisions, les bonnes décisions applicables, sachant qu’elles vont participer au salut et à la vie bonne des prochaines générations.
La sainteté à laquelle Dieu nous appelle tous passe par la conversion du cœur et se traduit par des attitudes bien concrètes dans la vie.
Sur ce modèle, la crise climatique est aussi une occasion supplémentaire pour cette conversion du cœur, des mentalités, des habitudes de tous : les nations, les politiques, les industriels, les adultes, les jeunes. Il s’agit là d’un deal à l’échelle mondiale.
Si cette conversion a lieu, alors elle fera progresser l’humanité d’un grand bond en avant sur toutes les valeurs que mettent en avant les béatitudes : la justice, la paix, la compassion. Je rajoute « la conscience d’espèce » qui convertira la peur de l’autre, la première marche de la xénophobie, en solidarité.
Voilà une opportunité qui est offerte à l’humanité.
Que l’espérance qui nous habite nous aide à transformer l’adversité du moment en perspective de joie.
Que ce challenge soit un chemin de sanctification de l’humanité entière.
À moins que nous ayons le mauvais goût de jouer à l’ange exterminateur, l’ange de notre propre extermination.
Roland Cazalis
Ap 7, 2-4.9-14 ; Ps 23 (24), 1-2, 3-4ab, 5-6 ; 1 Jn 3, 1-3 ; Mt 5, 1-12a
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