La grâce de Dieu - Saint Jacques, apôtre, 25 juillet

Quand on était enfant, on recevait souvent des cadeaux des grandes personnes, mais on leur en donnait rarement en retour. On leur demandait aussi des cadeaux, et plus elles nous en donnaient, plus on les aimait. Devenu adulte, on ne demande plus de cadeaux aux autres, mais on est toujours content d’en recevoir, y voyant un signe d’amour des personnes qui nous en donnent. Et pour leur exprimer notre reconnaissance, on aime aussi leur offrir des cadeaux en retour.

Il en est de même dans notre vie de foi. Au début, Dieu nous donne souvent des grâces et nous Lui en demandons aussi. Plus Il nous en donne, plus nous croyons en Lui et pensons qu’Il nous aime. Mais Dieu ne veut pas que notre foi reste toujours au stade d’enfant dont la logique est: amour égal à grâces selon notre volonté et nos besoins. Des gens ne croient plus en Dieu justement parce qu’ils n’ont jamais atteint un niveau de foi plus élevé et quand ils ne reçoivent plus de grâces comme ils le désirent, ils pensent que Dieu ne les aime pas ou qu’Il n’existe pas comme ils le croyaient à tort. Alors si en devenant adulte, on est conscient de ne plus demander de cadeaux, en grandissant dans la foi, on ne demande plus de grâces pour notre propre satisfaction non plus.

En fait, pour nous aider à accomplir notre mission humaine dans son plan d’amour, Dieu nous a pourvu et nous pourvoit encore de Ses grâces, chacun en reçoit selon sa mission. Il y a des grâces qui nous sont données dès la naissance appelées grâces permanentes, telles que nos qualités, talents, aptitudes, etc., qui sont des moyens nous permettant d’apporter notre contribution dans la construction du Royaume de Dieu. Il nous donne également des grâces actuelles, des grâces qu’on Lui demande ou non, telles que la sagesse, le courage, le discernement, etc. pour témoigner de Dieu ou pour aider nos frères et sœurs dans des situations précises. Mais qu’elle soit permanente ou actuelle, une grâce nous est toujours donnée en vue d’une œuvre, d’un service, d’une mission, que Dieu veut que nous fassions, sinon il ne nous donnerait pas cette grâce.

De plus, quand la foi nous amène à aimer Dieu et à ne vouloir faire que Sa volonté, qui est le plus beau cadeau que nous puissions Lui offrir, on reconnaîtra aussi les cadeaux que Dieu nous donne continuellement. Ce sont les grâces de la Providence, qui nous font goûter la présence aimante de Dieu à chaque instant de notre vie. Les cadeaux comme les grâces, en tant que tels, doivent être gratuits, car l’amour est gratuit. Par conséquent, il est inutile de chercher à obtenir la grâce de Dieu par un acte pieux ou de charité, ce serait de l’échange et non de l’amour. Il en est de même si l’on demande une grâce pour soi-même sans motif d’amour, même si c’en est une spirituelle, car si elle nous était donnée, elle ne ferait qu’augmenter notre orgueil.

Il y a aussi pas mal de gens qui pensent avoir la grâce de Dieu à travers des signes extraordinaires. Si cela ne fait que nous rendre plus fervents en venant plus souvent vers Dieu, mais ne nous fait pas aimer plus nos frères et sœurs en nous engageant davantage à leur service, alors il faut être prudent. C’est sans doute l’œuvre du diable, qui veut nous maintenir dans cette foi au stade d’enfant, une foi morte, selon saint Jacques (2,26), car sans œuvres, dans laquelle on ne donne à Dieu que le rôle de fournisseur de grâces, qui nous sert dans la recherche et la satisfaction de soi. Selon moi, sans compter les grâces nécessaires, spirituelles ou matérielles, que Jésus nous enseigne de demander, même pour soi, Dieu ne nous exauce et donne des grâces, visibles ou non, que si l’on en demande pour les autres, ou pour soi-même mais en vue d’aider les autres, ou encore en cas de difficulté extrême ou de danger de mort. Ce sont des actes de confiance et d’amour, les seuls susceptibles de toucher le cœur de Dieu, qui est Amour.