Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


17e dimanche - Le royaume des cieux, ça vous dit ? (1 R 3, Ro 8, Mt 13)

Publié par Olivier de Framond, compagnon jésuite sur 29 Juillet 2023, 19:49pm

Catégories : #homélie_framond

Et nous continuons avec les paraboles du royaume des cieux. Vous vous rappelez ? Le royaume des cieux est comparable... à quoi ? Ça commence à faire pas mal de choses : un semeur, une graine de moutarde jetée en terre, un semeur de bon grain, une mesure de levain enfouie dans la farine, et j'en oublie. Et maintenant : un trésor caché, un négociant qui trouve une perle rare, un filet rempli de poissons et de saletés. Les deux premières, c'est quasiment la même chose : une merveille cachée, qui fait vendre tout ce que j'ai pour acheter ce qui fait accéder à la merveille. La troisième, on est sur un autre plan, qui fait penser à la parabole du bon grain et de l'ivraie. On va jusqu'au bout de la pêche, même à récolter quelques trucs inutiles et mauvais. Le tri se fait ensuite. Le royaume des cieux se goûte et se révèle après avoir tout récolté puis trié.
 
Le trésor caché, qui va faire tout vendre, c'est un peu ce que Jésus vit à son baptême au Jourdain. Il va tout quitter pour "acheter" une manière d'agir qui le fait demeurer dans cette joie venue en trouvant le royaume des cieux. Il entend la voix lui souffler : "tu es mon fils bien-aimé, en qui j'ai mis tout mon amour". Il demeure dans ce trésor en le donnant ici et là, de ville en ville, de bourg en bourg, de maison en maison, de synagogue en synagogue. Le filet jeté dans la mer, c'est par exemple quand je décide de partir vivre une retraite spirituelle. J'ai des trucs qui m'enquiquinent, j'ai besoin de faire le tri, mais il ne m'est donné de le faire qu'en allant au bout de la pêche, tourné vers le poisson de la vie en moi et dans le monde, comme vers la moisson du bon grain. Le royaume des cieux est ce moment, et surtout, cette disposition que je ne trouvais plus et qui m'ouvre à la Joie, joie de recevoir la vie, de me recevoir, de recevoir l'autre, conjoint, frère ou sœur de communauté, voisin, voisine, le monde tel qu'il est, car je me laisse aimer alors tel que je suis, dans le regard du Seigneur.
 
"Avez-vous compris tout cela ?" Ils disent oui. Je veux bien les croire, et pourtant Jésus n'arrêtera pas de dire à Pierre et à ses amis : "plus tard tu comprendras". L'important est sans doute moins de comprendre que de se mettre en route sur un chemin de lumière. Ce chemin, c'est le regard du Seigneur posé sur nous qui le fraye. Toutes ces paraboles ne font qu'inviter à nous laisser porter par ce Regard. Salomon l'a connu. Il a entendu, un peu comme le Seigneur au Jourdain, "je te donne un cœur capable de discerner". Le royaume des cieux surgit quand nous nous disposons à recevoir la vie que le Seigneur seul donne. Dès que je l'accapare, en voulant tout posséder de moi-même, loin du cœur de Dieu, je ne connais plus la joie du royaume des cieux. Merci Salomon. Plus tard tu vas l'oublier, la joie de Dieu s'éloignera. Seigneur, que nous connaissions un cœur en conversion aujourd'hui et demain, jusqu'à notre dernier souffle !

Olivier de Framond, compagnon jésuite

1 R 3,  5.7-12 ; Ps 118 (119), 57.72, 76-77, 127-128, 129-130 ; Ro 8,  28-30 ; Mt 13, 44-52

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