Notre vie est toujours prise entre deux aimants, celui de l’activité et de l’accumulation sans fin… et celle du retour à ce passage unique du Christ qui porte chacun des nôtres… Aujourd’hui, nous faisons mémoire de ce qui dans la foi constitue la vraie temporalité de nos jours, ce à partir de quoi nous pouvons prier pour nos frères, entrer dans une vie véritable d’actions de grâce… c’est bien cela : un instant qui demeure, instant par lequel nous devons tous passer pour accéder à la vraie vie pour tous…
Dès lors, nous avons à redécouvrir le « laisser faire », l’abandon comme notre vrai chemin d’humanisation. Le Seigneur comble son bien-aimé lorsqu’il dort… Mon identité véritable est dans cette incorporation, active mais surtout passive. Vivre de cette vie, celle du Fils, vie elle-même reçue…
Cette activité liturgique nous façonne, elle est le principal rempart dressé contre cette érosion de l’homme causé par la presse quotidienne, l’absence de temporalité rythmée par une promesse… Rendons grâce au Seigneur pour ce don qu’il nous fait et qui nous donne de tisser entre nous le vrai réseau de l’humain…
Prions encore et encore pour tous, nos frères, nos sœurs, nos proches, nos lointains, nos amis, nos ennemis, nos supérieurs, nos inférieurs, nos collatéraux, nos inconnus… prions pour toute l’humanité, demandons au Père de nous recevoir dans le corps de louange, le corps de son Fils.