Matthieu 9,35-10,1 Vivre comme Jésus, vivre comme le curé d’Ars

Matthieu 9,35-10,1 Jésus parcourait toutes les villes et tous les villages, enseignant dans leurs synagogues, proclamant l’Évangile du Royaume et guérissant toute maladie et toute infirmité. Voyant les foules, Jésus fut saisi de compassion envers elles parce qu’elles étaient désemparées et abattues comme des brebis sans berger. Il dit alors à ses disciples : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. » Alors Jésus appela ses douze disciples et leur donna le pouvoir d’expulser les esprits impurs et de guérir toute maladie et toute infirmité.

Au sein d’une démarche, comme habituelle pour Jésus, celle de parcourir villes et villages, d’enseigner dans les synagogues, de proclamer l’Évangile du Royaume et de guérir toute maladie et toute infirmité, Jésus est saisi de compassion. Cette compassion retentit comme un appel au sein de la situation, une provocation à travers la prise en compte renouvelée des personnes de leurs détresses…Ce choc affectif conduit Jésus à mettre en œuvre une série d’actions. (Entre parenthèse c’est une motion spirituelle).

Les trois actions sont les suivantes : une parole prophétique adressée à ses proches dans un appel à prier, une prière sacerdotale adressée au Père par lui-même pour la croissance de l’humanité vers le Royaume, une action royale de mobilisation et d’envoi des disciples pour continuer à développer sa propre action, là où il a responsabilité (les brebis perdues d’Israël). De fait, nous retrouvons dans ces actions la triple vocation baptismale : sacerdotale, royale, prophétique. Prier pour toute l’humanité en son devenir vers le Royaume de Dieu, c’est bien la fonction sacerdotale par excellence que chacun de nous peut exercer. Elle nous donne la position juste au sein de l’humanité et de son devenir, respectueuse de Dieu et de nos frères. Agir pour que mon domaine où ma responsabilité est engagée soit davantage honorer, c’est bien du ressort de la fonction royale. L’enjeu là est de le faire en pleine justice, respectueux, là encore, de chacun et de tous. Lancer un appel à d’autres en proximité pour qu’ils participent et accèdent ainsi à leur pleine participation au Royaume en train de s’établir. C’est la fonction prophétique où j’appelle la liberté de l’autre pour qu’il chemine à sa manière sur le chemin du Royaume.

Alors comment ne pas remarquer que Jean Marie Vianney à travers son existence de curé d’Ars à lui aussi répondu à sa triple vocation baptismale, il n’a cessé de prier pour ses paroissiens, de les présenter au Père, il n’a cessé de chercher et de trouver les moyens de répondre aux besoins de ses proches, notamment par la quête, et il n’a cessé notamment à travers la prédication et la confession d’adresser à chacun un appel à la sainteté.

Prions pour que chacun au sein de l’Eglise du pape au plus simple des catéchumènes nous exercions notre triple vocation baptismale à l’image de ce petit paysan Jean-Marie Vianney devenu le Saint curé d’Ars.

Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite