Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


2 novembre - Messe pour les défunts

Publié par Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite sur 2 Novembre 2021, 08:41am

Catégories : #Evangile_réflexion, #evangiles_piste_reflexion

35 Restez en tenue de service, votre ceinture autour des reins, et vos lampes allumées.
36 Soyez comme des gens qui attendent leur maître à son retour des noces, pour lui ouvrir dès qu’il arrivera et frappera à la porte.
37 Heureux ces serviteurs-là que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller. Amen, je vous le dis : c’est lui qui, la ceinture autour des reins, les fera prendre place à table et passera pour les servir.
38 S’il revient vers minuit ou vers trois heures du matin et qu’il les trouve ainsi, heureux sont-ils !
39 Vous le savez bien : si le maître de maison avait su à quelle heure le voleur viendrait, il n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison.
40 Vous aussi, tenez-vous prêts : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra. »
Luc 12,35-40

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Cette messe que nous célébrons ensemble pour les morts, c’est aussi une messe pour les vivants, pour nous, pour vous, pour moi.
Si nous sommes ici à célébrer ensemble, c’est que dans le cœur de chacun de nous, il y a le désir d’aider les morts, nous sommes venus pour eux, oui pour tous les morts, bien évidemment ceux qui nous sont chers, ceux envers qui nous sommes reconnaissants, mais de proche en proche ce désir d’aider les morts s’étend à tous les morts, tous ceux qui nous ont précédés sur la surface de la terre et qui ont permis que nous soyons là aujourd’hui vivants.
Alors comment pouvoir les aider ? A vrai dire comme pour les vivants que nous côtoyons, comme pour nous-mêmes : « en espérant davantage, en ayant foi pour tous les êtres humains en leurs devenirs, pour l’humanité entière en son devenir »…  en croyant que notre vie véritable va bien au-delà de notre situation présente, que nous sommes appelés à davantage que cela, que ce que nous vivons aujourd’hui est un appel à être en relation plus entière avec les autres, avec le Seigneur, et pour cela en croyant davantage en Jésus Christ mort et ressuscité, en vivant notre vie de plus en plus à partir de cette lumière… en croyant que chaque instant de notre vie, celui qui est joyeux comme celui qui est douloureux, est une promesse, l’ouverture de possibles pour nous, pour nos proches, pour l’humanité.
 
Et ce que portent nos cœurs, c’est bien ce que nous dit la prière du début de la messe Écoute nos prières avec bonté, Seigneur : fais grandir notre foi en ton Fils ressuscité des morts, pour que soit plus vive aussi notre espérance en la résurrection de tous nos frères défunts. Depuis que je suis prêtre  en les lisant à haute voix pour l’assemblée, j’ai réalisé que les prières étaient très riches et elles sont souvent pour moi comme une clef pour entrer dans la parole de dieu, l’évangile, la bonne nouvelle, comme une lumière pour guider notre réception de l’Evangile.
 
Il y a toujours dans une prière : un appui, un acquis de la foi puis une demande, et enfin un fruit de cette demande quand elle est reçue
  • Un appui « Écoute nos prières avec bonté, Seigneur » Dieu est bon nous pouvons prendre appui sur cela, pour lui faire notre demande
  • la  demande la voici « fais grandir notre foi en ton Fils ressuscité des morts »,
  • et la conséquence pour notre relation avec nos morts, tous les morts le fruit qui découle de la demande de l’accroissement de notre foi dans le Christ Ressuscité des morts : « pour que soit plus vive aussi notre espérance en la résurrection de tous nos frères défunts ».
A travers cette prière à laquelle nous avons tous répondu Amen nous cernons mieux ce que nous demandons pour que nous puissions aider nos frères et nos sœurs défunts là où nous sommes.
 
Et la page d’Evangile que je viens de lire peut alors venir à notre aide pour nous donner des idées, pour confirmer des intuitions que portent nos cœurs.
A l’écoute de l’évangile nous avons tous perçu que l’attitude principale recommandée par le Seigneur, c’est de « veiller » de « rester en tenue de service » de « se tenir prêts ». Comment se maintenir concrètement dans cet état de veille ?
De précieuses précisions pour être davantage ancrés dans cette attitude de veille tout au long de nos jours nous sont données tout spécialement dans  le premier verset « Restez en tenue de service, votre ceinture autour des reins, et vos lampes allumées ». Il y a la lampe, la ceinture et le collectif auquel s’adresse Jésus.
  1. Lampe, c’est celle de la veille, c’est celle de l’écoute de la parole de Dieu dans le silence de la nuit. Cette parole qui vient nous rejoindre et interpeller notre quotidien, qui nous aide à prendre la juste distance par rapport à lui pour être en veille, pleinement présent à notre vie. Oui prenons, reprenons l’habitude de lire la parole de Dieu régulièrement, de la laisser être en nous, lisons la seul ou à plusieurs, il y a une belle application numérique « prie en chemin » pour l’évangile du jour que nous pouvons charger et qui pourra nous aider dans l’écoute priante… Pour veiller, écoutons
  2. La ceinture, c’est celle de la situation. A l’époque de Jésus, les vêtements étaient amples et dès que l’on voulait faire un travail au champ par exemple et bien il fallait resserrer les vêtements sur soi avec une ceinture pour être plus à l’aise, comme le font les japonais avec leurs kimonos ou bien les retirer comme Jésus le fait lors du lavement des pieds. Etre en veille cela demande de poser des actes à partir de la situation, de ce à quoi elle m’appelle, poser un geste de soutien, donner une légère aumône, rendre un service, ne pas se laisser prendre que par son activité à soi, être à l’écoute des autres, au service des autres. Pour veiller, rendons service.
  3. Jésus s’adresse à un collectif, il parle à un groupe, il dit « restez éveiller » et non pas « reste éveiller ». Là aussi pour rester en éveil prenons, reprenons l’habitude d’être avec d’autres, vivons les rassemblements dominicaux que nous offre l’Eglise, les autres croyants, cultivons les rencontres d’autres personnes pour partager nos aspirations en grande famille, entre amis… Parlons de ce qui nous fait vivre.  Pour veiller, rassemblons-nous
Oui que le Seigneur aide chacun de nous vivant, pour le bien de ses morts, de tous les morts, qu’il nous donne le goût de sa parole, qu’il nous aide à poser les gestes d’entraides envers nos frères, qu’il nous conforte dans nos relations communautaires tout au long de cette année et nous serons davantage dans l’attitude de veille et d’espérance pour nous et tous nos frères et toutes nos sœurs, les morts et les vivants. Amen !

Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite

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