Qu’il semble long à venir, le règne de Dieu ! Il n’y a pas que les pharisiens qui l’aient éprouvé. Je vois quelques personnes d’EHPAD, centenaires ou pas loin, qui trouvent que le Seigneur met beaucoup trop de temps à les rappeler ! Parfois en grimaçant, mais parfois aussi avec un sourire lumineux. Peut-être Dieu passe par elles et eux pour appeler des un peu plus jeunes à croire et espérer. En tout cas, eux ne le voient pas forcément, mais ils me tirent en avant ! …
Un corps usé par les ans, un pays ravagé par des guerres jamais justes, une mère séparée de son enfant par une justice pas toujours à l’écoute, ce n’est pas la règle mais cela se rencontre, tout près de nous. Quand viendra le règne de Dieu ? … La réponse de Jésus surprend, pas forcément emballante pour tous. Aux premiers qui l’interrogent, il répond de ne pas attendre le règne de Dieu, « il est là, au milieu de vous ». Zut, on l’a loupé, on ne voit rien ! Et après la Passion, on vous dira qu’il est là, et il n’y est pas ! Zut, il n’est jamais là, on ne le verra jamais ! Si, en fait, mais il ne pourra que vous surprendre. Tel l’éclair.
Le jour du Fils de l’Homme, c’est un jour qui échappe à nous tous. Il n’appartient qu’à Dieu. Le jour qui illumine et donne le repos, c’est celui qui nous sépare de la nuit. C’est quand nous verrons Dieu tel qu’il est, le jour où nous lui serons semblables, homme-et-femme, à son image. Le jour où nous fêterons la « ressemblance » ! Une seule certitude : sa venue est précédée du temps, accompli, où le Fils de l’Homme souffre beaucoup, rejeté par les siens. En lui nous faisons le « passage » vers « le jour ». C’est le sens de la Parole de Dieu en ces fins d’année liturgique. C’est ce jour qu’attend Paul dans sa prison, uni au Christ de la Passion. Il est porté par Onésime, esclave devenu un frère pour lui très cher. Son cœur est sans repos tant qu’il ne le saura pas reçu par Philémon ! Quand le jour du Fils de l’Homme sera là, la Paix aura vaincu
Olivier de Framond, compagnon jésuite
Phi 1, 7-20 ; Ps 145 ; Lc 17, 20-25