/image%2F0931903%2F20231103%2Fob_4613bb_image1.jpg)
En ce jour de prière, nous sommes rassemblés… pour présenter à la miséricorde du Seigneur prioritairement ceux qui nous sont chers. Mais, ce mouvement d’offrande, il est aussi pour tous les autres humains, ceux de l’histoire qui nous a précédés, ceux qui vivent avec nous en ces jours sur la surface de la terre. Aussi, au commencement de la messe nous avons pris le temps d’échanger entre nous des gestes de solidarités et, là, maintenant, nous venons d’entendre cette page d’évangile qui dresse la scène du jugement dernier. Essayons d’entendre et de recevoir la promesse de vie qui nous est adressée en ces lignes.
Dans ce discours que Jésus adresse à ses disciples, il y a deux groupes de personnes, celles qui sont reçues par le Fils de l’homme « Venez, les bénis de mon Père » et celles qui sont réprouvés « Allez-vous-en loin de moi ». Ce qui est mis en avant pour ce rapprochement ou ce bannissement, c’est l’action envers les autres, en situation. « Chaque fois que vous l’avez fait » et « chaque fois que vous ne l’avez pas fait ». Et cette action, mise en œuvre ou non, elle est toujours orientée vers « l’un de ces plus petits ». Une action marquée donc par une gratuité sans perspective du retour d’un gain pour soi… Et cette action, au terme de l’histoire, se révèle avoir rebondi sur Jésus : « c’est à moi que vous l’avez fait » ou « c’est à moi que vous ne l’avez pas fait ».
Ce que nous dit Jésus par-là, c’est que ce qui compte c’est l’action posée par les personnes elles-mêmes, par nous dans la situation présente. La relation au Christ, le rapprochement ou le bannissement n’en sont que des conséquences. Ils sont révélation de ce qui se vivait dans le secret du cœur de chacun… ce qui compte, c’est l’attitude que nous avons envers l’autre. Ce qui compte, c’est la manière que nous avons de recevoir au quotidien la promesse de la vie que nous fait le Père des cieux. Et, pour cela, c’est simple, c’est d’écouter son cœur, c’est de se reconnaître comme « bénis du Père, pour recevoir en héritage le Royaume préparé depuis la fondation du monde ». C’est prendre conscience que la vie est à tout le monde, que la vie c’est quelque chose que nous recevons, c’est la vie que les autres reçoivent également et que chacun de nous nous avons à aider cette vie, là où nous sommes, en nous-même ou chez les autres, et qu’alors cette vie nous aidera nous-même en tout.
Alors comment faire ? Peut être simplement imiter les petits enfants si capables d’entrer en relation avec l’autre humain, voir l’animal, si capables de partager avec eux tout ce qui se présente à eux. Les petits enfants perçoivent qu’ils sont bénéficiaires de la vie qui est donnée à tous et ils sont capables de la partager et par là de la multiplier. Nous aussi, il nous est offert de vivre ainsi, de cette manière. Et avec l’âge qui avance bien souvent nous éprouvons de nouveau la joie de pouvoir partager la vie comme lorsque nous étions enfants. Réjouissons-nous, accueillons la promesse de vie adressée par le Père à chacun de ses enfants, entrons dans le royaume préparé pour nous tous depuis la fondation du monde par le Père qui nous aime ! Jésus son Fils ne cesse de nous en montrer le chemin ! amen !
Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite